Depuis les années 1950, les origines de la Guerre froide ont donné lieu à des débats particulièrement vifs et nombreux. Si les historiens ont pendant un temps cherché à établir des responsabilités, ils s’attachent désormais à comprendre les mécanismes de la dissolution de la Grande Alliance. Grâce à l’ouverture partielle des archives de l’ancien bloc soviétique, les historiens disposent de nouvelles sources, qui parfois posent plus de questions qu’elles n’en résolvent. Cependant, elles permettent de mieux comprendre les objectifs de Staline au sortir de la guerre et de modifier la chronologie classique des origines de la Guerre froide. Cet article se propose donc d’offrir aux lecteurs un panorama de ces débats et un état des lieux des dernières avancées historiographiques.
Le ministère français des Affaires étrangères assure lui-même la conservation et la mise à disposition des chercheurs de ses archives qui représentent en volume comme en qualité une source essentielle pour l’histoire des relations internationales. Un grand projet en cours de réalisation vise à l’installation d’un nouveau centre de conservation et de consultation sur le site de La Courneuve. Jean Mendelson évoque les modalités de ce déménagement d’une ampleur exceptionnelle. Les deux autres parties de l’entretien portent sur les réflexions du directeur des archives du ministère des Affaires étrangères sur la politique de dérogation qui est suivie au Quai d’Orsay et sur la collecte des sources orales.
La rubrique "Portraits et témoignages" présente dans ce numéro un entretien avec Sylvie Goulard, qui a été élue à la présidence du Mouvement européen France en décembre 2006. Enseignante au Collège de Bruges et chercheur associé au CERI (Centre d’études et de recherches internationales), elle a aussi été actrice du processus communautaire comme membre du Groupe des conseillers politiques à la Commission européenne sous la présidence de Romano Prodi, de mai 2001 à l’été 2004.