La trajectoire historiographique de l’Association pour la connaissance de l’histoire de l’Afrique contemporaine (ACHAC) repère la manière dont l’un des segments du postcolonialisme s’amarre au champ scientifique. La stratégie poursuivie par ce collectif se déploie sur deux registres, militants, scientifiques. A l’intersection de ces registres, le postcolonialisme s’ancre dans une séquence actuelle marquée par sa forte politisation.
En France, l’histoire du syndicalisme ne tient qu’une place mineure dans la discipline historique. Si plusieurs facteurs peuvent être avancés pour expliquer cet état de fait, la disparition des archives syndicales de l’entre-deux-guerres constituait jusqu’à présent le principal frein au développement des recherches sur la CGT, pour cette période. En effet, c’est seulement depuis une petite dizaine d’années que ces fonds sont réapparus et ont été rapatriés de Moscou où ils séjournaient depuis un demi-siècle.
Yves Dénéchère vous avait rendu visite au Quai d’Orsay, pour la rédaction d’Histoire@Politique, avant le déménagement des archives diplomatiques. Aujourd’hui nous nous trouvons dans les nouveaux locaux du ministère à La Courneuve. Le transfert du service, à bien des égards titanesque, est-il achevé
Aujourd’hui pas complètement : il nous reste deux sites à déménager, celui de Colmar et celui de Nantes. A Colmar sont conservées les archives du bureau de l’Occupation française en Allemagne et en Autriche, au sens large – depuis la politique de l’armée française en matière de dénazification culturelle et éducative en Allemagne et en Autriche jusqu’aux procès des criminels nazis, en passant par les fiches des camps de détention de l’armée française dans sa zone d’occupation. Donc, des archives très sensibles qui sont en train d’arriver de Colmar puisque le ministère des Affaires étrangères ferme ce site définitivement à la fin du mois d’avril 2010.
Notre première question porte sur votre milieu d’origine, votre famille, votre entourage : y avait-il une prédisposition qui explique votre brillante scolarité à Sciences Po, votre succès à l’ENA en 1956 et votre nomination comme inspecteur des Finances en 1958 ? Peut-être en un sens, puisque mon beau-père était un spécialiste des affaires allemandes ; il a fait, notamment, partie d’une petite équipe qui avait préparé le projet de traité de Communauté européenne de défense (CED) rejeté par l’Assemblée nationale en 1954. J’avais donc entendu parler de ces questions et j’étais de sensibilité « européenne ».