Notre première question s’impose, en quelque sorte, puisque c’est un peu par ce biais que nous avons fait connaissance avec vous : par l’intermédiaire de Jacques-René Rabier qui venait de nous accorder un entretien pour cette revue [1] , vous nous aviez alors fait passer un mot et des documents sur un sujet qui vous tient à cœur, la controverse du 9 mai 1950. Pouvez-vous nous en dire plus ?
En effet, j’accepte votre approche de parler un peu de moi, mais surtout de Robert Schuman parce que, en définitive, ce qui m’importe beaucoup dans vos questions, c’est ce 9 mai 1950 : vous me demandez si j’ai une déclaration à faire à ce sujet, j’ai même un ou deux scoops à vous livrer !
Tout a commencé – j’aime bien ce mot de Paul Valéry qui a dit « Tout se joue dans les commencements », j’aime bien ce pluriel – lorsque je suis tombé dans la « marmite européenne », en amont de la Déclaration Schuman. De toute façon, aucun journaliste de province ne pouvait se trouver à Paris ce 9 mai 1950, compte tenu du déroulement des événements ; il n’y avait pas de TGV à l’époque.