Le renouveau du discours sur la vertu en politique, en se développant au moment d’une crise de confiance vis-à-vis de nos démocraties, invite à s’interroger sur les principes vertueux initiaux du gouvernement représentatif. Revenir à la genèse de ce dernier à travers deux de ses défenseurs libéraux et républicains que sont Emmanuel-Joseph Sieyès et Benjamin Constant relève d’une double ambition : comprendre les théories politico-constitutionnelles de ces deux auteurs dans le contexte historique des débats de 1789-1791 et de 1794-1795 et au-delà, en dégageant le concept de pouvoir neutre qui rend compte de leur proximité autant que de leurs nuances, tout en ouvrant la voie d’une contribution modeste à une réflexion éventuellement actualisable de la notion de vertu institutionnelle.
L’article s’attache à décrire la relation d’amitié et de collaboration entre le socialiste italien Lelio Basso et Gilles Martinet, qui fut un représentant de la « deuxième gauche ». Politiciens, théoriciens et intellectuels, Basso et Martinet furent en contact pendant environ trente ans. Leurs biographies hétérogènes synthétisent les valeurs diverses de la gauche anticonformiste de l’après-guerre : dès l’engagement national et institutionnel, qui fut le principal atout de Martinet, à l’internationalisme tiers-mondiste, dont Basso fut un protagoniste.
La proximité dans le temps entre l’avènement au pouvoir de la gauche en 1981 et la percée électorale de l’extrême droite en 1983 est-elle une pure coïncidence ou serait-on fondé à y voir une relation causale ? Sans chercher à lire la montée du Front national à travers une grille mono-causale, l’analyse proposée ici souligne la sensibilisation croissante de l’électorat à la question de l’immigration sur fond de crise économique à partir de la seconde moitié des années 1970 et affirme que le rapide échec de la politique de relance menée par la gauche à partir de 1981 semble avoir servi de catalyseur à l’émergence électorale de l’extrême droite deux ans plus tard.
Pourquoi le rayonnement du rocker français Johnny Hallyday s’est-il poursuivi un demi-siècle durant ? En premier lieu, s’il existe un symptôme de l’effet de résilience des goûts des baby-boomers, c’est bien celui de cette étoile apparemment morte vers 1970-1975 qui continuera, en fait, à luire un demi-siècle durant. Mais, si le lieu de mémoire « Johnny » existe ainsi, en fait, ce n’est pas seulement comme caisse de résonance et comme chambre d’écho d’un segment chronologique relevant du temps court, décennal ou même semi-décennal. Le processus d’écho et de résonance doit aussi s’analyser dans le temps long des grandes mutations anthropologiques. Johnny Hallyday, à cet égard, est une butte-témoin, celle du « monde d’avant » le basculement anthropologique de la période 1965-1985.