Y a-t-il dans votre environnement de jeunesse des éléments qui vous ont conduit à ce parcours d’excellence qui vous a mené de l’ENS à l’ENA et à l’agrégation ?
Je suis né à Paris, mais avec des origines provinciales très nettes. Par ma mère je suis 50 % Corrézien et par mon père je suis 25 % Bordelais et 25 % de Cholet.
Pour me définir, je suis fondamentalement Parisien. J’ai toujours été élève de l’enseignement public d’un bout à l’autre et ma grande révélation intellectuelle a été mon entrée en sixième A au lycée.
Je suis né en 1926, je suis entré en sixième en 1937, au lycée Charlemagne et, là, j’ai été transporté d'enthousiasme ! C’était donc l’enseignement des années 1930, dans un lycée parisien avec des professeurs remarquables. J’ai eu en sixième, comme professeur d’histoire-géographie, c’est assez pittoresque, Pierre Georges. Il était tout jeune et des rumeurs absurdes de l’époque disaient qu’il était communiste. Ce qui était vrai. Mais les gens qui ne le connaissaient pas le caricaturaient, assurant qu’il avait pratiquement un couteau sur son bureau. C’était un très bon professeur et il était très bon géographe, futur grand professeur à la Sorbonne, et membre de l'Institut.