Le film François Hollande, comment devenir Président ? a pour ambition d’expliquer la transformation de François Hollande en présidentiable, puis en président de
Les réalisateurs reconstruisent la jeunesse « normale » et heureuse du jeune François Hollande : une enfance bourgeoise entre un père médecin Algérie-française et une mère travailleuse sociale ; son éducation dans des institutions religieuses. Né trop tard pour participer aux événements de Mai 1968, François Hollande entre véritablement en politique au début des années 1970, entre le congrès d’Épinay et la signature du programme commun. L’influence directe ou indirecte des événements sur celui qui jamais ne fut tenté par le gauchisme, et qui s’affirme « social-démocrate » dès sa jeunesse, n’est pas évoquée dans le film. Il serait étonnant que Mai 68 n’en ait eu aucune influence sur l’adolescent qu’est alors François Hollande.
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Aux élections législatives de 1981, François Hollande se présente en Corrèze dans le fief de Chirac. Il n’a que 26 ans, perd au premier tour, mais fait bonne figure. Il réussit à entrer au Palais-Bourbon en 1988. Le documentaire suit ensuite la carrière de Hollande depuis l’échec électoral de 1993 jusqu’à son ralliement à Lionel Jospin et à
Trop court, le documentaire laisse l’historien sur sa faim. De nombreuses affirmations ne sont jamais démontrées, telles que l’image d’Hollande en « fin politique » qu’aucune anecdote ne vient étayer. Le rôle précis de son père et de sa mère sur son éducation et sa personnalité n’est jamais véritablement abordé. Le documentaire laisse une très – trop – large place à la parole de François Hollande et de son cercle intime, avec peu de critiques et de croisement de sources. L’aspect intimiste du film l’emporte parfois sur l’analyse, les témoignages de ses proches donnant au documentaire sa tonalité hagiographique. En la matière, les cinquante minutes de bonus constituent, à l’inverse, un réel apport. Enfin, la réussite de François Hollande à l’élection présidentielle imprègne le documentaire qui présente parfois une ascension un peu trop linéaire dans le monde politique. La place du hasard semble inexistante dans ce film téléologique par bien des aspects.