Le musée du Jeu de Paume a accueilli du 16 janvier au 1er avril 2007 une exposition sur « L’Événement, les images comme acteurs de l’histoire ». L’entreprise, initiée par Régis Durand et dirigée par Michel Poivert associé à quatre commissaires (Clément Chéroux, Marie Chominot, Thierry Gervais, Godehard Janzing et, pour le catalogue, à Ulrich Keller et Pierre-Lin Renié) était de s’interroger sur ces faits devenus événements parce que produits d’une construction, et sur les modalités de cette mise en images. Il s’agissait de voir comment cette métamorphose obéit à un « processus complexe où l’intention des acteurs de l’histoire, les techniques de médiations, le contexte politique et enfin les attentes du public convergent pour donner son sens au moment historique ».
Diffusé sur Arte en octobre 2006 à l’occasion du 60ème anniversaire du procès de Nuremberg, le documentaire de Christian Delage, Le procès de Nuremberg, les Nazis face à leurs crimes, renouvelle notre vision de cet épisode de l’immédiat après-guerre.
Le 31 mars dernier, l’exposition « Trésors du quotidien ? Europe et Méditerranée » a ouvert ses portes au public, au Fort saint Jean à Marseille. Si le musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) n’en est pas à sa première exposition marseillaise, cette dernière a néanmoins un parfum particulier et une ambition spécifique, donner au public le « goût du MuCEM » tel qu’il ouvrira dans son extension totale à l’horizon 2011. Car c’est bien de préfiguration qu’il s’agit.
« Ce que nous ne pouvions transmettre par nos cris et nos hurlements, nous l’avons enterré… J’aimerais vivre pour voir le jour où cet immense trésor sera découvert et fera éclater la vérité à la face du monde. Ainsi le monde saura tout […]. Puisse ce trésor tomber entre de bonnes mains, puisse-t-il se conserver jusqu’à des jours meilleurs, pour alerter le monde de ce qui a été conçu et commis au 20ème siècle. »
Depuis quelques années, le cinéma allemand connaît un véritable essor au niveau national et international. La Chute (2004) et Sophie Scholl (2006) avaient provoqué une nouvelle discussion sur le passé national-socialiste de l’Allemagne.
Quatorze ans après le travail pionnier de Denis Lefebvre, François Lafon publie une nouvelle biographie, monumentale et érudite, de Guy Mollet. Le député d’Arras, secrétaire général de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) et président du Conseil sous la Quatrième République est un personnage mal aimé de l’histoire de France et, surtout, une figure presque occultée, parce que décriée, de la mémoire collective socialiste. Depuis longtemps, celle-ci préfère Jean Jaurès à Jules Guesde et Léon Blum à Paul Faure. Quant à Guy Mollet, François Mitterrand construisit le parti d’Épinay dans le déni de la SFIO qu’il incarna pendant plus de vingt ans.
Dès l’abord de l’imposant Dictionnaire De Gaulle, ses maîtres d’œuvre interrogent avec humour l’objet-dictionnaire qu’ils édifient ; ils empruntent pour cela à Flaubert, qui le mettait en abyme dans son Dictionnaire des idées reçues : « En dire : N’est fait que pour les ignorants. »
Signalons la republication du Dictionnaire de l’histoire de France dirigé par Jean-François Sirinelli, ouvrage unique en son genre comme dictionnaire encyclopédique et historique.
John Lynn, président de la Commission américaine d’histoire militaire, se donne pour objectif de présenter une histoire culturelle de la guerre et plus précisément du combat des origines à nos jours. Son texte, ambitieux, prétend étudier les rapports entre les discours stratégiques, militaires, politiques du conflit armé et les pratiques guerrières sur quatre continents et plus de 3000 ans d’histoire.