C’est avec la décennie 1990 que surgit la question de la nécessaire conservation des archives de la recherche, notamment au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans le domaine des données quantitatives. Néanmoins, en regard de ce qui passe, dès la décennie précédente, du côté des sciences de la nature, la situation des sciences humaines et sociales (SHS) dans ce domaine, comme dans d’autres, reste mauvaise. Deux rapports faisant l’état des lieux et préconisant des solutions concrètes constituent des jalons importants pour comprendre la situation actuelle : celui de Roxane Silberman sur les données des enquêtes sociales et celui de Françoise Cribier sur les données qualitatives des sciences sociales. Si ces deux rapports ont connu des sorts différents, eu égard aux contextes politiques de leur achèvement, ils participaient d’une préoccupation commune portée alors clairement par le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur.