Cet article est né d’une triple insatisfaction. Une insatisfaction « civique » tout d’abord, parce que l’histoire des relations internationales reste très focalisée sur l’Europe occidentale, alors qu’il s’agit désormais de comprendre des enjeux régionaux et des réalités de terrains de plus en plus lointains. Il était jadis important, dans le monde entier, d’avoir une bonne connaissance des relations franco-allemandes car leur impact était mondial. Désormais, ne vaut-il pas mieux enseigner ce qu’est la Ligne Durand, ou l’histoire des relations sino-japonaises ? Dès lors, ne faut-il pas s’intéresser à l’histoire longue extra-européenne, d’une part, et aux conséquences, pour les enjeux actuels, de l’« intrusion » européenne d’autre part ?