Le parcours de Paul Painlevé montre l’importance de la médiatisation sur une carrière politique,en France, au cours du premier vingtième siècle. Mathématicien de renommée internationale, il futdéputé pendant vingt-trois ans, ministre à quatorze reprises et trois fois président du Conseil. Sont ici définis les raisons,les formes et les effets de la médiatisation d’un élu de gauche atypique en raison de son origine professionnelle. La « presse républicaine », qui s’était déjà montrée curieuse de son engagement dreyfusard puis de son soutien à l’aviation naissante, continua de porter un regard admiratif sur le mathématicien engagé en politique à partir de 1910. Pendant la Grande Guerre, le ministre des Inventions utilisa ce capital pour valoriser la science de guerre, puis le ministre de la Guerre pour populariser les réformes adoptées avec Pétain. Son étroite association avec la presse cartelliste lui permit de devenir l’un des triumviri de la nouvelle majorité portée au pouvoir en 1924.En 1933, l’écho donné par les journaux à ses funérailles nationales porta à la postérité une image gémellaire de savant moderne engagé au service de la respublica. L’intérêt des médias ne peut cependant être réduit à cette image lisse. Les journaux engagés aux extrêmes regrettèrent que le mathématicien ait abandonné la science pour la politique et se plurent à dénoncer, notamment dans des caricatures, les travers de celui qu’ils jugeaient tantôt trop enclin à la répression, tantôt pas assez ferme.
L’évolution de la laïcité française de 1958 à 1969 n’est pas une terra incognita. La question de l’enseignement privé ou les relations avec le Saint-Siège ont fait l’objet de recherches historiques récentes, de même que la personnalité religieuse du général de Gaulle. En revanche, la question du culte demeure dans l’ombre. Or, le régime gaulliste a favorisé l’activité cultuelle elle-même par des mesures discrètes destinées à faciliter la construction d’églises dans des banlieues alors en plein essor.
La communication de Michel Rocard est un sujet d'interrogation. Très tôt à la pointe de la communication politique moderne, Michel Rocard en devient à partir des années 1980 l'un des critiques les plus acerbes. À partir d'une interrogation sur sa marginalité, nous voulons éclairer la manière dont il s'empare de cet outil pour palier les faibles ressources à sa disposition en raison de son positionnement, puis s'en distancie au cours de son parcours privilégiant d'autres formes de légitimité. À travers cet exemple, l'auteur entend éclairer l'institutionnalisation et ses limites de la communication politique.