L’article propose un panorama de la recherche sur l’histoire polonaise durant la Première Guerre mondiale et s’intéresse, (...)
L’article propose un panorama de la recherche sur l’histoire polonaise durant la Première Guerre mondiale et s’intéresse, en particulier, à la question des nationalités ainsi qu’à celle de l’occupation par l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. La littérature générale sur le sujet est plutôt clairsemée et dans une large mesure le front Est durant la Grande Guerre est une terra incognita. Depuis la chute du rideau de fer, l’historiographie polonaise s’est surtout focalisée sur l’indépendance et la construction nationale, à travers une histoire politique et diplomatique. Dans ce contexte, les conflits du direct après-guerre étaient certes analysés, mais sans que cela ne remette en cause l’idée selon laquelle la Pologne n’avait même pas participé à la Grande Guerre, puisqu’il n’y avait pas d’État polonais, et ceci malgré le fait que presque 2,5 millions de Polonais servirent dans les armées des trois Empires orientaux. Une littérature détaillée est disponible sur les plans allemands concernant la Pologne, mais ce n’est pas le cas pour l’occupation austro-hongroise. Il existe de même des manques importants, en ce qui concerne l’histoire culturelle, l’histoire des Empires ou encore l’histoire du quotidien, des mentalités et des perceptions. Une des questions les plus intéressantes qu’il reste à poser est celle de l’inscription des années 1914-1918 dans un contexte plus large, depuis la politique de colonisation jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, du point de vue des occupants comme de celui des occupés.
Mots clés : Pologne ; Première Guerre mondiale ; panorama de la recherche ; Occupation.
This article presents an overview of the historiography of Poland in the First World War, which focuses particularly on questions of nationality and the German and Austro-Hungarian occupations. Overall, the literature is sparse, with the whole Eastern Front remaining a virtual terra incognita. Since the fall of the Iron Curtain, Polish historiography has dealt mainly with independence and nation building, approached from the stand oint of political and diplomatic history. Post-First World War conflicts have been examined, but in general the notion prevails that the country did not participate in the war, as no Polish state existed at the time – despite some 2.5 million Poles serving in the armies of the three Eastern empires. Detailed accounts have been written on German plans for occupied Poland, but not on the Austro-Hungarian occupation. Other important gaps exist in cultural and imperial history as well as in the history of everyday life, public attitudes and perceptions. An especially important gap yet to be filled is the integration of the war years into a wider context of colonial politics up to the Second World War, from the standpoint of the occupiers as well as the occupied.
Key words : Poland; First World War; Overview of the Historiography of Poland; Occupation.
La Pologne a-t-elle vraiment participé à la Première Guerre mondiale ? Elle n’exista en tant qu’État indépendant qu’à partir du 11 novembre 1918 ; avant cette date, elle était divisée entre trois Empires : l’Allemagne, la Russie et l’Autriche-Hongrie. Au début de la guerre, la Russie parvint à conquérir une partie de l’Empire austro-hongrois, la Galicie, et a remporté un succès non négligeable à Tannenberg, mais dès la fin de l’année 1914, les puissances centrales reprirent l’initiative. Après la bataille de Gorlice-Tarnow en mai 1915, toute la partie de la Pologne qui avait appartenu aux Russes passa sous le contrôle de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie, qui divisèrent le territoire en deux zones : le gouvernement général de Varsovie et le gouvernement militaire de Lublin, la frontière étant matérialisée, approximativement, par le tracé de
Entre le moment où la guerre fut déclarée entre l’Entente et les puissances centrales et aujourd’hui, la perception des années 1914 et 1918 fut très différente dans l’opinion publique polonaise que dans d’autres pays d’Europe comme le Royaume-Uni, la France ou l’Allemagne. La date de la fin de la guerre était, en effet, d’une importance bien plus significative, car c’est en 1918 que fut (re-)fondée
Du temps de la domination communiste de 1945 jusqu’à la fin des années 1980, il n’y eut pas de grands débats critiques sur la période de « l’après-guerre », car la Pologne avait combattu contre le « peuple-frère » socialiste, contre la Russie soviétique – et avec succès ! – et parce que les mouvements d’indépendance nationaux regroupaient toutes les tendances, de l’extrême droite à la gauche non communiste. Les buts territoriaux, qui étaient souvent construits sur l’idée d’une Pologne qui irait de la mer Baltique jusqu’à la mer Noire, n’étaient pas pour plaire ou pour trouver approbation chez les voisins. Pour faire simple : les communistes ne voyaient pas d’intérêt à étudier un tel passé. Ils auraient été contraints, s’ils l’avaient fait, de condamner une forme d’impérialisme et d’expansion territoriale, ce qui, au regard de la construction glorieuse d’une nation polonaise après des centaines d’années de domination ne paraissait pas opportun.
Ces vingt dernières années, en revanche, les historiens polonais ont profondément étudié la période du direct après-guerre, qui ne pouvait en aucun cas être séparée de l’expérience de
Si cet article se donne pour objectif d’éclairer l’historiographie des années « classiques » de
C’est en 1932 qu’est parue, en version française abrégée, l’œuvre centrale de l’histoire sociale de la Pologne durant
En ce qui concerne la population de Varsovie, la soutenance de thèse prochaine de Marta Polsakiewicz, de l’université de Francfort-sur-l’Oder, devrait apporter de nouvelles découvertes, en particulier sur les conséquences de l’occupation allemande [6] . L’autre grande capitale du royaume de Pologne, Łódź, a surtout fasciné les historiens allemands, du fait des tensions ethniques entre les Polonais, les Juifs et les Allemands de cette métropole [7] . La question des nationalités est l’un des champs de recherche les plus importants et les plus attractifs de ces dernières années. Au centre de ce champ se trouve la population juive, qui s’est trouvée à de nombreuses reprises « entre les fronts », comme le laissait entendre le titre du livre de Frank Schuster [8] . Il décrit la situation des Juifs dans quelques communes qu’il a sélectionnées et illustre toujours son propos par des exemples littéraires ; la seule limite de cette œuvre impressionnante est la différenciation parfois un peu insuffisante entre les différentes zones d’occupation – qui ne devait pourtant pas être aussi importante dans la perception des contemporains.
En outre, il existe, concernant la politique allemande envers les Juifs de l’Est, une littérature spécifique [9] ; l’étude importante de Ludger Heid sur les travailleurs juifs en Allemagne a attiré l’attention [10] . Elle montre avec précision comment l’antisémitisme arrivait très bien à s’accommoder du fait de maintenir dans le Reich le plus possible de forces de travail juives, pour pouvoir remplacer les soldats qui se trouvaient au front ; il s’agit ici, fondamentalement, d’une politique qui perdura, même après la déclaration de la République de Weimar, et qui s’inscrivait dans une grande continuité avec l’Empire. L’étude fondamentale pour les relations entre les Juifs et les Polonais, qui s’intéresse aussi de manière large aux questions socio-économiques, a été publiée en 2005 par Konrad Zieliński [11] . Zieliński, lui aussi, souligne les continuités entre la domination russe et le royaume de Pologne, qui avait déjà fixé les règles du droit, la répartition des richesses et des catégories socio-professionnelles, les préjugés et les discriminations ; les puissances occupantes pouvaient, certes, attiser certaines dynamiques, mais en définitive, les changements se heurtaient à des logiques qui continuèrent après
Les Juifs ne furent pas les seules victimes de la guerre, et toutes les minorités eurent à pâtir de l’occupation sous une forme ou sous une autre. On ignore souvent, par exemple, que les Russes, en 1914, déportèrent une partie des minorités allemandes, parce qu’ils les suspectaient de constituer une cinquième colonne [12] . En Galicie ne sévissaient pas uniquement les troupes du Tsar ; les troupes de l’armée austro-hongroise aussi commirent des exactions, au moment de la reconquête des terres en 1915, car elles considéraient les Juifs – mais aussi les Ukrainiens – comme des traîtres. Anton Holzer a décrit cette véritable guerre de la monarchie des Habsbourg contre les populations civiles dans un livre controversé [13] – en produisant ainsi une sorte de pendant oriental à l’étude de John Horne et de Alan Kramer pour le front Ouest [14] –, ses résultats ayant été très critiqués, mais d’une manière assez peu scientifique.
Entre 1915 et 1918, l’ancienne Pologne russe fut occupée par les puissances centrales. L’état des connaissances concernant les deux territoires occupés par les Empires de l’Ouest est jusqu’ici assez lacunaire. La question des buts de guerre allemands à l’Est, et celle, liée, du processus de négociation diplomatique avec l’Autriche-Hongrie, constituent bien sûr des exceptions notables. Depuis la controverse autour de Fritz Fischer dans les années 1960, où l’historien de Brême a avancé l’hypothèse selon laquelle l’Allemagne avait, durant
Depuis ces études se sont écoulés presque cinquante ans, durant lesquels l’histoire diplomatique a exercé une fascination ininterrompue sur les sciences historiques. Ces dernières années, ce sont surtout des historiens polonais qui se sont intéressés à une reconstruction minutieuse des discussions entre Vienne et Berlin [17] . Quelle que soit la qualité de ces études, elles ne font souvent que préciser les travaux allemands antérieurs de Werner Conze, qui restent fondamentaux [18] ; les études produites en République démocratique allemande (RDA), qui sont parfois d’une orientation clairement marxiste, sont cependant toujours utiles [19] . À côté de ces monographies écrites depuis une perspective allemande, existent des enquêtes concernant la politique extérieure de l’armée austro-hongroise, qui ont surtout été menées en Autriche ; elles sont, elles aussi, anciennes, mais encore aujourd’hui primordiales [20] . Dans une période plus récente, au sein de nombreuses études biographiques, le rôle du diplomate Leopold von Andrian a été mis en avant, lui qui, comme prodige littéraire de la Sécession viennoise, trouva ensuite un emploi de circonstance au ministère des Affaires étrangères à Vienne et parvint à exercer une certaine influence comme spécialiste de la Pologne et de l’Ukraine [21] . L’exemple d’Andrian montre à quel point il peut être intéressant et fructueux de s’intéresser aux biographies des acteurs de l’Empire, dans toutes leurs diversités ethniques et politiques. Un réel emploi de cette méthode est pour la Pologne, divisée entre trois Empires, loin d’être atteint pour le XIXe siècle.
Dans les cercles plus larges de la politique étrangère, le thème de la Mitteleuropa comme espace de domination pour les trois Empires allemand, russe et austro-hongrois, que ce soit en termes de zone d’influence ou comme espace économique, avait une grande importance dans l’opinion publique allemande juste avant le déclenchement de la guerre ; on y voyait une zone à placer sous le contrôle allemand. La Mitteleuropa comme zone de domination indirecte allemande n’exista jamais, mais depuis l’importante monographie de Henry Cord Meyer en 1955, les historiens ont continué à s’intéresser aux nombreux rapports, mémorandums et propositions des groupes d’intérêts et groupes d’initiative économique [22] . Ceux-ci posent la question de la dérive vers un impérialisme expansif et en même temps, de l’influence des opinions publiques ; cela pourrait aboutir à de nombreuses découvertes importantes pour l’Allemagne [23] et l’Autriche-Hongrie [24] . En ce qui concerne la Pologne, cependant, ces réflexions sont moins adaptées, dans la mesure où ces idées restèrent en majorité des plans réfléchis à Berlin et à Vienne, mais qui ne trouvaient pas d’écho dans la politique concrète des deux puissances.
Les questions de politique extérieure mises à part, l’intérêt porté à l’occupation en Pologne est peu important. Les événements militaires ne sont vraiment décrits que dans une étude ancienne de Norman Stone [25] , même si en 2006 a été publié un ouvrage collectif important de l’Institut de recherche en histoire militaire, qui s’intéressait au front de l’Est lui-même, et qui a permis de combler un grand nombre de zones d’ombre [26] . La personne qui voudrait s’intéresser à l’occupation en elle-même, devrait, en ce qui concerne l’Allemagne, débuter toute recherche par la lecture du classique ouvrage de Werner Conze, paru en 1958 [27] . L’historien allemand était marié à la fille du gouverneur général Hans von Beseler et avait donc un accès illimité à ses fonds privés ; il les a largement utilisés. Sa description de Beseler manque parfois de distance critique et le livre se concentre sur la « grande » politique, mais jusqu’à aujourd’hui, il s’agit du panorama le plus complet concernant les décisions concrètes sur le terrain, décisions qui ne sont, dans les autres études, que marginalement discutées.
Reinhold Zilch, dans sa thèse publiée en 1994, a comparé la politique financière en Belgique et en Pologne [28] ; cette thèse, préparée avant la chute de la RDA, a été publiée dans une forme retravaillée, et donne une image fiable et fondamentale des politiques financières des occupants. Si son étude apporte des résultats essentiels à l’échelle locale et générale, il manque, de manière assez logique, une description de l’échelle médiane de l’occupation, notamment dans ses rapports avec d’autres champs d’étude comme, par exemple, la question ethnique ou les perceptions culturelles. Il étudie certes un aspect jusque-là négligé de l’économie de guerre, mais les résultats sont, en dehors des limites relativement étroites de l’histoire financière, difficiles à généraliser.
Plus récemment, la recherche la plus importante sur l’occupation à l’Est a été écrite par Christian Westerhoff [29] , qui a comparé le travail forcé dans le Gouvernement général de Varsovie et dans la zone de l’Ober Ost. Il a ainsi pu montrer non seulement les principales intentions des occupants mais aussi, dans un court chapitre de panorama, effectuer une comparaison diachronique sur deux thèmes porteurs de la recherche à venir : la question de l’unicité des politiques à l’Est et celle de la continuité et des évolutions entre la Première et
Jesse Kauffman, dans sa thèse sur la politique scolaire du Gouvernement général de Varsovie, qui n’est pas encore publiée, a pris en compte avec sérieux les questionnements inspirés par l’histoire culturelle. Nous en sommes réduits, pour l’instant, aux quelques articles publiés par Jesse Kauffman, qui analysent le lien entre l’État national et l’instruction, et les intérêts allemands qui y sont liés, mais sans que, dans ces courtes contributions, de nouvelles sources ne soient présentées. L’actualité de son approche et le point de vue adopté, plus que les faits nouveaux, font la richesse de cette perspective [30] . Arkadiusz Stempin a, quant à lui, réalisé son habilitation, qui n’est pas encore publiée, sur un sujet très proche. Il avait déjà travaillé sur la question des nationalités [31] , et a ensuite réalisé une biographie du gouverneur allemand Hans von Beseler [32] ; la contribution de Robert Spät est toutefois plus importante, car elle se fonde sur une plongée plus profonde dans le fonds privé du gouverneur [33] .
La littérature concernant le gouvernement militaire austro-hongrois de Lublin présente un visage encore plus pauvre. On peut signaler deux publications de Tamara Scheer et de moi-même, qui mettent en valeur les archives de Vienne et de Varsovie, mais elles ne peuvent naturellement pas remplacer une monographie. Ces deux publications s’intéressent à la dureté de la politique d’occupation : les conclusions de Tamara Scheer, cependant, aboutissent à une conclusion beaucoup plus positive que mes propres recherches, qui montrent à quel point le pillage économique dans cette zone a été d’une dureté très comparable à celle de l’occupation allemande [34] . Pour celui qui s’intéresse à la domination de la double monarchie, il existe les œuvres publiées, dès la période de l’entre-deux-guerres, par des anciens officiers du gouvernement militaire général, qui sont pour la plupart très fiables en termes factuels, mais qui se concentrent sur une pure histoire politique et développe des tendances à l’autojustification indiscutables [35] . Les chercheurs polonais se sont concentrés sur la publication extensive des archives, entreprise qui est en train d’être menée à Varsovie [36] ; mais ils n’ont écrit que quelques études spécifiques sur les attributions de l’administration, qui se concentrent très souvent sur les réactions et l’influence polonaises [37] . Il manque jusqu’ici une enquête globale et actuelle, ce qui contraste avec le champ très dynamique et riche en controverses concernant les recherches sur la Galicie – qui en tant que membre de la Couronne de Cisleithanie était, certes, dans une situation très différente [38] .
En 1918, les Polonais atteignirent enfin l’indépendance tant attendue, même s’il ne pouvait être question de parler d’un véritable État-nation, vu la place des nombreuses minorités. L’historiographie polonaise s’est beaucoup intéressée au long chemin qui menait à l’indépendance, et a donc aussi mené des recherches sur la période de la guerre en elle-même. Au centre de ces recherches se trouve le personnage de Józef Piłsudski [39] qui, dès 1914, avait créé, au sein de l’armée austro-hongroise, une légion polonaise dans l’idée de combattre pour l’indépendance de la Pologne au côté des puissances centrales. Mais ces dernières n’étaient intéressées que par une victoire sur la Russie, pas par la création d’un État polonais, ce qui aboutit à de très nombreux conflits de compétences et d’attributions. Les légions n’atteignirent jamais ni la grandeur, ni l’importance que l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie avaient escomptées ; leur rôle réel dans l’indépendance ne fut pas non plus fondamental – finalement, ce fut l’écroulement des puissances centrales et la vacance du pouvoir en Europe médiane et orientale qui rendit possible la création d’un État polonais. L’importance principale des légions fut d’avoir été le germe de la nouvelle armée de l’après-1918 [40] . Au sein d’une historiographie plus ou moins nationale, qui analyse le plus souvent une histoire événementielle ou une histoire des institutions [41] , l’œuvre de Magdalena Micińska développe une perspective originale [42] : en comparant les commémorations et les fêtes en l’honneur du héros de
Le livre qui, dans la dernière décennie, a eu sans doute possible le plus d'influence sur les études sur la Grande Guerre à l'Est, est l'oeuvre de Vejas Liulevicius sur l'Ober Ost [43] . Il y décrit le sentiment allemand d’une « mission civilisatrice », qui se fondait sur un sentiment de supériorité envers les populations locales et devait aboutir, grâce aux structures militaires, à une utilisation optimale des ressources au bénéfice des occupants. La peur de ce pays étranger, couplée à celle d’adversaires considérés comme imprévisibles, conduisit à une dégradation des normes en vigueur et à une violence d’une grande ampleur. Quelle que soit la réalité des critiques qu’il s’est attirées, sur la maigreur de son appareil archivistique, le caractère souvent littéraire de ses sources et ses interprétations trop ambitieuses, c’est lui qui a posé la question centrale de la continuité entre la Première et
On trouve évidemment de nombreuses contributions qui analysent ces questions [44] , mais une réelle comparaison équilibrée qui s’intéresserait profondément aux détails, n’a jamais été faite à ce jour. Certains exemples, cependant, montrent à quelle point les études de longue durée peuvent être riches, comme le livre de Paul Weindling sur le discours hygiéniste en Europe de l’Est de 1890 à 1945 ; il a montré comment le typhus a été considéré, petit à petit, comme le signe d’une mauvaise hygiène et, au plus tard durant
Même si l’ensemble des recherches sur le front Est durant
L’interaction entre les occupants et les occupés requiert aussi plus d’attention. Des études comparatives, et pas seulement diachroniques, auraient un gros potentiel heuristique en confrontant, de manière synchrone, les zones sous domination des deux puissances centrales à l’Est et à l’Ouest : elles apporteraient des clefs pour comprendre des évolutions essentielles de l’histoire allemande et austro-hongroise, mais aussi de l’histoire de
Pour citer cet article : Stephan Lehnstaedt, «
[1] Ghislain de Castelbajac, « La France et la question polonaise (1914-1919) », Ghislain de Castelbajac et alii (dir.), Recherches sur la France et le problème des nationalités pendant
[2] Marceli Handelsman (ed.),
[3] Sur la question des archives de l’armée austro-hongroise : Michael Silagi, « Die internationalen Regelungen zum Archivgut der Habsburgermonarchie nach 1918. Zum Schicksal von Archiven beim Staatszerfall », Südost-Forschungen, n° 55, 1996, p. 311-333.
[4] Jan Molenda, Chłopi, naród, niepodległość. Kształtowanie się postaw narodowych i obywatelskich chłopów w Galicji i Królestwie Polskim w przededniu odrodzenia Polski, Warszawa, 1995 ; Jan Molenda, « The formation of national consciousness of the Polish peasants and the part they played in the regaining of the independence by Poland », Acta Poloniae Historica, 63/64, 1991, p. 121–148.
[5] Marek Przeniosło, Chłopi Królestwa Polskiego w latach 1914-1918, Kielce, Wydawn. Akademii Świętokrzyskiej, 2003.
[6] Les premiers résultats se trouvent dans : Marta Polsakiewicz, « Spezifika deutscher Besatzungspolitik in Warschau 1914-1916 », Zeitschrift für Ostmitteleuropa-Forschung, n° 58, 2009, p. 501–537.
[7] Andreas Hofmann, « Die vergessene Okkupation.
[8] Frank M. Schuster, Zwischen allen Fronten. Osteuropäische Juden während des Ersten Weltkrieges (1914-1919), Köln, Böhlau, 2004.
[9] Egmont Zechlin, Die deutsche Politik und die Juden im Ersten Weltkrieg, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1969. Pour les grandes lignes, sans point de vue novateur sur
[10] Ludger Heid, Maloche - nicht Mildtätigkeit. Ostjüdische Arbeiter in Deutschland 1914-1923,
[11] Konrad Zieliński, Stosunki polsko-żydowskie na ziemiach Królestwa Polskiego w czasie pierwszej wojny światowej, Lublin, Wydawn. Uniw. Marii Curie-Skłodowskiej, 2005.
[12] Sur cette question sont parus très récemment : Sergej Nelipovič, « Die Deportation von Deutschen aus Warschau im Ersten Weltkrieg (1914-1915) », dans Alfred Eisfeld, Guido Hausmann et Dietmar Neutatz (eds.), Besetzt, interniert, deportiert. Der Erste Weltkrieg und die deutsche, jüdische, polnische und ukrainische Zivilbevölkerung im östlichen Europa, Essen, Klartext, 2013, p. 231–262; Pascal Trees, « Russland und die deutsche Zivilbevölkerung im Königreich Polen während des ersten Weltkriegsjahres 1914/1915 », dans Alfred Eisfeld, Guido Hausmann et Dietmar Neutatz (eds.), Besetzt, interniert, deportiert. Der Erste Weltkrieg und die deutsche, jüdische, polnische und ukrainische Zivilbevölkerung im östlichen Europa, Essen, Klartext, 2013, p. 199-230.
[13] Anton Holzer, Das Lächeln der Henker. Der unbekannte Krieg gegen die Zivilbevölkerung 1914-1918, Darmstadt, Wiss. Buchges., 2008.
[14] John Horne et Alan Kramer, Deutsche Kriegsgreuel 1914. Die umstrittene
[15] Fritz Fischer, Griff nach der Weltmacht. Die Kriegszielpolitik des kaiserlichen Deutschland 1914-1918, Düsseldorf, Droste, 1961. Fischer a pour la première fois défendu sa thèse dans l’article : Fritz Fischer, « Deutsche Kriegsziele. Revolutionierung und Separatfrieden im Osten 1914-1918 », Historische Zeitschrift, n° 188, 1959, p. 249–310.
[16] Imanuel Geiss, Der polnische Grenzstreifen, 1914-1918. Ein Beitrag zur deutschen Kriegszielpolitik im Ersten Weltkrieg, Lübeck, Matthiesen, 1960.
[17] Piotr Mikietyński, Niemiecka droga ku Mitteleuropie. Polityka II Rzeszy wobec Królestwa Polskiego (1914-1916), Kraków, Tow. Wydawnicze „Historia Iagellonica”, 2009 ; Damian Szymczak, Między Habsburgami a Hohenzollernami. Rywalizacja niemiecko-austro-węgierska w okresie I wojny światowej a odbudowa państwa polskiego, Kraków, Wydawnictwo Avalon, 2009. Pour des recherches polonaises plus anciennes concernant l’armée austro-hongroise en Pologne : Jan Lewandowski, Królestwo Polskie pod okupacją austriacką, 1914-1918, Warszawa, Państwowe Wydawnictwo Naukowe, 1980 ; Jan Lewandowski, Królestwo Polskie wobec Austro-Węgier. 1914-1918, Warszawa et a., Państwowe Wydawnictwo Naukowe, 1986.
[18] Werner Conze, Polnische Nation und deutsche Politik im Ersten Weltkrieg, Köln, 1958. Pour plus de détails, voir la contribution de Volker Ullrich, « Die polnische Frage und die deutschen Mitteleuropapläne im Herbst 1915 », Historisches Jahrbuch, n° 104, 1984, p. 348–371 ; Wolfgang Steglich et Wilhelm Winterhager, « Die Polenproklamation vom 5. November 1916 », Militärgeschichtliche Mitteilungen, n° 23, 1978, p. 105–146.
[19] Heinz Lemke, Allianz und Rivalität. Die Mittelmächte und Polen im 1. Weltkrieg (Bis zur Februarrevolution),
[20] Ingeborg Meckling, Die Aussenpolitik des Grafen Czernin, München, Oldenbourg, 1969 ; Joachim Lilla, « Innen- und außenpolitische Aspekte der austropolnischen Lösung 1914-1916 », Mitteilungen des österreichischen Staatsarchivs, n° 30, 1977, p. 221-250.
[21] Ursula Prutsch, « Historisches Gedächtnis in kulturpolitischer Machtstrategie. Deutschland, Österreich-Ungarn und die polnische Frage (1915-1918) », dans Moritz Csáky et Klaus Zeyringer (eds.), Ambivalenz des kulturellen Erbes. Vielfachkodierung des historischen Gedächtnisses, Innsbruck, StudienVerlag, 2000, p. 69-91 ; Ursula Prutsch, « Die Polen- und Ruthenienpolitik der k.u.k. Monarchie 1911-1918 aus der Sicht Leopold von Andrian », dans Wolfgang Müller-Funk et alii (eds.), Kakanien revisited. Das eigene und das Fremde (in) der österreichisch-ungarischen Monarchie, Tübingen;
[22] Henry C. Meyer, Mitteleuropa in German thought and action 1815-1945, The Hague, Nijhoft, 1955.
[23] Sönke Neitzel, Weltmacht oder Untergang. Die Weltreichslehre im Zeitalter des Imperialismus,
[24] Achim Müller, Zwischen Annäherung und Abgrenzung. Österreich-Ungarn und die Diskussion um Mitteleuropa im Ersten Weltkrieg, Marburg, Tectum-Verlag, 2001; Richard G. Plaschka et alii (eds.), Mitteleuropa-Konzeptionen in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts, Wien, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1994.
[25] Norman Stone, The Eastern Front 1914-1917, London, Penguin Books Ltd, 1998 [première édition 1975]. Une étude spécifique d’histoire des techniques militaires existe depuis 1924 pour le plus important des forts russes, Modlin : Robert Normand, Prise de Nowo-Georgiewsk (Modlin) par les Allemands en août 1915,
[26] Gerhard P. Groß (ed.), Die vergessene Front. Der Osten 1914/1915. Ereignis - Wirkung - Nachwirkung,
[27] Werner Conze, Polnische Nation und deutsche Politik im Ersten Weltkrieg, op. cit.
[28] Reinhold Zilch, Okkupation und Währung im Ersten Weltkrieg. Die deutsche Besatzungspolitik in Belgien und Russisch-Polen 1914-1918, Goldbach, Keip, 1994.
[29] Christian Westerhoff, Zwangsarbeit im Ersten Weltkrieg. Deutsche Arbeitskräftepolitik im besetzten Polen und Litauen 1914-1918,
[30] Jesse C. Kauffman, « Schools, State-Building, and National Conflict in German-Occupied Poland, 1915-1918 », dans Jennifer D. Keene et Michael Neiberg S. (eds.), Finding Common Ground. New Directions in First World War Studies, Leiden, 2011, p. 113-138 ; Jesse C. Kauffman, « Warsaw University under German occupation. State building and nation Bildung in
[31] Arkadiusz Stempin, « Deutsche Besatzungsmacht und Zivilbevölkerung in Polen im Ersten Weltkrieg. Polen, Juden und Deutsche im Vergleich », dans Alfred Eisfeld, Guido Hausmann et Dietmar Neutatz (eds.), Besetzt, interniert, deportiert. Der Erste Weltkrieg und die deutsche, jüdische, polnische und ukrainische Zivilbevölkerung im östlichen Europa,
[32] Arkadiusz Stempin, « Generał-pułkownik Hans Hartwig von Beseler - generalny gubernator warszawski w latach 1915-1918 », Dzieje Najnowsze, n° 43/3, 2011, p. 21-34.
[33] Robert M. Spät, « Für eine gemeinsame deutsch-polnische Zukunft? Hans Hartwig von Beseler als Generalgouverneur in Polen 1915-1918 », Zeitschrift für Ostmitteleuropa-Forschung, n° 58, 2009, p. 469-500.
[34] Scheer Tamara, « Österreich-Ungarns Besatzungsmacht in Russisch-Polen während des Ersten Weltkriegs (1914-1918) », Zeitschrift für Ostmitteleuropa-Forschung, n° 58, 2009a, p. 538-571 ; Tamara Scheer, « Österreich-Ungarns Besatzungsregime im Königreich Polen unter besonderer Berücksichtigung von Religions- und Kultusfragen (1915-1918) », dans Alfred Eisfeld, Guido Hausmann et Dietmar Neutatz (eds.), Besetzt, interniert, deportiert. Der Erste Weltkrieg und die deutsche, jüdische, polnische und ukrainische Zivilbevölkerung im östlichen Europa, Essen, Klartext, 2013, p. 173-198 ; Stephan Lehnstaedt, « Das Militärgeneralgouvernement Lublin. Die „Nutzbarmachung“ Polens durch Österreich-Ungarn im Ersten Weltkrieg », Zeitschrift für Ostmitteleuropa-Forschung, n° 61, 2012, p. 1-26. Zum Vergleich der beiden Besatzungszonen: Stephan Lehnstaedt, « Dwie (różne) okupacje? Polityka gospodarcza Niemiec i Austro-Węgier w Królestwie Polskim w latach 1915-1918 », Dzieje Najnowsze, n° 45, 2013, p. 17-33. Rein zur Gliederung der Militärverwaltung : Tamara Scheer, Zwischen Front und Heimat. Österreich-Ungarns Militärverwaltungen im Ersten Weltkrieg, Frankfurt am Main, Lang, 2009.
[35] Rudolf Mitzka, « Die k.u.k. Militärverwaltung in Russisch-Polen », dans Hugo Kerchnawe (ed.), Die Militärverwaltung in den von den österreichisch-ungarischen Truppen besetzten Gebieten, Wien, Hölder-Pichler-Tempsky, 1928, p. 8-52; Arthur Hausner, Die Polenpolitik der Mittelmächte und die österreichisch-ungarische Militärverwaltung in Polen während des Weltkrieges, Wien, Hollinek ; Schubert, 1935. Les deux livres ont été publiés dans la série de
[36] Jerzy Gaul, Kancelaria Generalnego Gubernatorstwa Wojskowego w Lublinie. 1915-1918, Warszawa, 1998.
[37] Jan Lewandowski, op. cit. ; Jan Lewandowski, « Okupacja austriacka w Królestwie Polskim (1914-1918) », Dzieje Najnowsze, 4, 1998, p. 29-42 ; Jarosław Cabaj, Społeczeństwo guberni chełmskiej pod okupacją niemiecką i austriacką w latach I wojny światowej, Siedlce, Wydawnictwo Akademii Podlaskiej, 2006. Voir aussi le chapitre dédié dans la biographie d’un des quatre gouverneurs de Lublin : Piotr Mikietyński, Generał Stanisław hrabia Szeptycki. Między Habsburgami a Rzecząpospolitą (okres 1867-1918), Kraków, Historia Iagellonica, 1999.
[38] Voir le travail précurseur d’histoire culturelle : Larry Wolff, The Idea of Galicia. History and Fantasy in Habsburg Political Culture, Stanford,
[39] Il existe de très nombreuses biographies de ce héros national polonais. Voir, entre autres : Andrzej Garlicki, Józef Piłsudski 1867-1935, Kraków, Społeczny Instytut Wydawniczy Znak, 2012.
[40] Pour avoir une vision générale sur la littérature polonaise pléthorique sur la légion, voir : Wacława Milewska, Janusz T.Nowak et Maria Zientara-Malewska, Legiony Polskie 1914-1918. Zarys historii militarnej i politycznej, Kraków, Księgarnia Akademicka, 1998. Sur la question spécifique des liens entre l’armée austro-hongroise et la légion : Michał Baczkowski, « Żołnierze polscy w armii austro-węgierskiej w przededniu odzyskania przez Polskę niepodległości », Studia Historyczne, n° 52/1, 2009, p. 19-32. Pour les éditions de sources à propos de la légion dans une perspective régionale : Jerzy Pająk (ed.), Raporty i korespondencja oficerów werbunkowych Departamentu Wojskowego Naczelnego Komitetu Narodowego 1915-1916. Ziemia kielecka, Kielce, 2007 ; Jerzy Pająk et Przemysław Wzorek (eds.), Raporty Polskiej Organizacji Wojskowej. Okręg Kielecki i Radomski 1915-1918, Kielce, Wydawnictwo Akademii Święokrzyskiej im. Jana Kochanowskiego, 2006.
[41] Jerzy Pająk, O rząd i armię. Centralny Komitet Narodowy (1915-1917), Kielce, Wydawnictwo Akademickie Swietokrzyskiej, 2003 ; Janusz Pajewski, Odbudowa państwa polskiego 1914-1918, Poznań, Wydawnictwo Poznańskie, 2005 ; Suleja Włodzimierz, Tymczasowa Rada Stanu, Warszawa, Wydawn. Sejmowe, 1998 ; Zdzisław Winnicki, Rada Regencyjna Królestwa Polskiego i jej organy, 1917-1918, Wrocław, Wektory, 1991. Un ouvrage collectif intéressant a été publié par : Daniel Grinberg, Jan Snopko et Grzegorz Zackiewicz (eds.), Lata Wielkiej Wojny. Dojrzewanie do niepodległości 1914-1918, Białystok, Wydawn. Uniwersytetu w Białymstoku, 2007.
[42] Magdalena Micińska, Gołąb i Orzeł. Obchody rocznic kościuszkowskich w latach 1894 i 1917, Warszawa, 1997.
[43] Vejas G. Liulevicius, War land on the Eastern front. Culture, national identity and German occupation in World War I,
[44] Quelques articles à thèse qui comparent Première et Seconde Guerre mondiales : Antony Polonsky, « The German Occupation of Poland During the First and Second World Wars. A Comparison », dans Roy A. Prete et Ion A. Hamish (eds.), Armies of occupation, Waterloo, Ontario, Canada, Laurier, 1984, p. 97–142; Eugeniusz C. Król, « Besatzungsherrschaft in Polen im Ersten und Zweiten Weltkrieg. Charakteristik und Wahrnehmung », dans Thoß Bruno et Hans-Erich Volkmann (eds.), Erster Weltkrieg - Zweiter Weltkrieg. Ein Vergleich. Krieg Kriegserlebnis Kriegserfahrung in Deutschland,
[45] Paul J.Weindling, Epidemics and genocide in Eastern Europe 1890-1945, Oxford, Oxford University Press, 2000.
[46] Martin Broszat, Zweihundert Jahre deutsche Polenpolitik, München, Ehrenwirth, 1963.
[47] Vejas G. Liulevicius, The German myth of the East. 1800 to the present,
[48] Jürgen Zimmerer, « Die Geburt des „Ostlandes” aus dem Geiste des Kolonialismus. Die nationalsozialistische Eroberungs- und Beherrschungspolitik in (post-)kolonialer Perspektive », Sozial.Geschichte, 2004, p. 10-43. Une critique convaincante sur la question : Robert Gerwarth et Stephan Malinowski, « Der Holocaust als „kolonialer Genozid” ? Europäische Kolonialgewalt und nationalsozialistischer Vernichtungskrieg », Geschichte und Gesellschaft, n° 33, 2007, p. 439-466. Voir aussi : Shelley Baranowski, Nazi empire. German colonialism and imperialism from
[49] Pour identifier les objectifs : Philipp Ther, « Deutsche Geschichte als imperiale Geschichte. Polen, slawophone Minderheiten und das Kaiserreich als kontinentales Empire », dans Sebastian Conrad et Jürgen Osterhammel (eds.), Das Kaiserreich transnational. Deutschland in der Welt 1871-1914, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2006, p. 129-148.
[50] Julia Eichenberg, Kämpfen für Frieden und Fürsorge. Polnische Veteranen des Ersten Weltkriegs und ihre internationalen Kontakte, 1918-1939, München, Oldenbourg, 2011.
[51] Heidi Hein, Der Piłsudski-Kult und seine Bedeutung für den polnischen Staat 1926-1939,
Stephan Lehnstaedt est chargé de recherche à l’Institut historique allemand de Varsovie (DHIW) et actuellement en détachement à la London School of Economics and Political Science de Londres. Ses principaux centres d’intérêt sont l’histoire des deux Guerres mondiales, de l’Holocauste et de son indemnisation au XXIe siècle. Il termine actuellement une monographie sur la comparaison entre l’impérialisme de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie durant la Grande Guerre avec celui des nazis durant la Seconde Guerre mondiale, sur le territoire de la Pologne occupée.
Il a obtenu son doctorat en 2008, à l’université Ludwig Maximilian de Munich (LMU), il a travaillé de 2005 à 2009 à l’Institut d’histoire contemporaine de Munich (IfZ) et depuis 2010 au DHIW. Il a aussi été enseignant-chercheur à la LMU et à l’université Humboldt de Berlin. En juin et juillet 2013, Stephan Lehnstaedt a été chercheur invité à l’Institut Ludwig-Boltzmann pour la recherche sur les conséquences de la guerre de Graz (Autriche).
De 2008 à 2010, il a été expert auprès de plusieurs cours d’attribution des pensions pour les travailleurs forcés des ghettos. En décembre 2012, Stephen Lehnstaedt a été auditionné par le Bundestag sur ces questions. Il a une grande expérience de la presse et de la radio et a aussi travaillé pour la télévision en Allemagne et en Pologne.
Ces dernières années, Stephan Lehnstaedt a publié deux monographies concernant la vie quotidienne des Allemands dans l’Europe de l’Est occupée pendant la Seconde Guerre mondiale et les indemnisations des travailleurs juifs dans les ghettos après 1945. Son ouvrage le plus récent est une édition (avec Jochen Böhler) des documents des groupes d’intervention spéciaux nazis en Pologne (Einsatzgruppen) en 1939. En plus de trois autres volumes coédités et de plusieurs chapitres d’ouvrages, il a publié plus d’une vingtaine d’articles dans des revues à comité de lecture, en allemand, en anglais, en polonais et en hébreu.