Le sommet de Bangkok des 1er et 2 mars 1996 inaugure le Dialogue Asie-Europe, dit encore Asia Europe Meeting (ASEM). Cet article retrace la genèse d’un processus de rapprochement de l’Asie du Sud-Est et de l’Union européenne, enclenché au début des années 1970, élargi à l’Asie du Nord-Est et endossé politiquement, au milieu des années 1990, par Lee Kuan Yew, le Premier ministre senior de Singapour, et Jacques Chirac, tout juste élu président de la République. Fondé sur l’exploitation d’archives communautaires et nationales inédites, il alimente la réflexion sur la redéfinition de la relation de l’Europe au monde au sortir des processus de décolonisation qui s’achevèrent dans les décennies 1960 et 1970. La genèse des rencontres Asie-Europe met au jour la force des intérêts nationaux, à peine voilés derrière la dynamique interrégionale, la mise en place par Singapour de pratiques diplomatiques interpersonnelles et la dureté de la compétition économique à l’orée du XXIe siècle. Au delà l’étude suggère aussi l’importance d’une histoire croisée des représentations entre deux sphères culturelles qui sont loin d’avoir soldé les comptes de l’époque impériale.
À la lumière des débats concernant l’identité nationale en France et aux États-Unis, cet article cherche à élucider les objectifs nationalistes (au sens développé dans l’article) de l’enseignement de l’histoire dans les deux pays. Il démontre comment les réécritures de l’histoire scolaire reflètent et contribuent à redéfinir la nation et, par ce biais, la perpétuent. Il examine la forme que prend le nationalisme dans les deux pays et les valeurs qu’il véhicule, révélant, entre autres, une approche française qui applique des méthodes inspirées des travaux d’historiens et vise à promouvoir la solidarité, tandis que les manuels américains, sous l’impulsion des mouvements conservateurs des trente dernières années, prônent une vision de la mémoire nationale fondée sur une unité fantasmée.
Favorable à la tenue d’élections à la Sécurité sociale, la CGT entendait en 1983 consolider sa présence et son pouvoir dans les instances de protection sociale aux niveaux national et local. La campagne pour les élections à la Sécurité sociale, fortement décentralisée, est destinée à renforcer la représentativité cégétiste et à contrer les syndicats réformistes. La stratégie mise en place s’est révélée relativement payante puisque la CGT arrive en tête en termes des suffrages. Pourtant, le score obtenu par la CGT n’a guère permis à cette dernière de briser les stratégies et les coalitions entre les syndicats « réformistes » (FO, la CFTC, la CGC) et le patronat (le CNPF). De ce fait, malgré la tenue d’élections et malgré le passage à des conseils d’administration à majorité salariale, la CGT n’a pas réussi à traduire les votes en sièges.