Le basculement de la droite dans l’opposition, entre 1981 et 1986, a bien provoqué une recomposition, qui fut à la fois fondamentale et inachevée. Au-delà de la radicalisation du discours, propre à la culture d’opposition et à la volonté de capter les courants protestataires de l’opinion, le modèle néo-libéral s’impose, en rupture avec le libéralisme social promu sous le septennat giscardien. Ce modèle favorise la convergence entre les deux grands partis rivaux, RPR et UDF, et donne une crédibilité nouvelle à la volonté d’union et de restructuration des organisations partisanes. Pourtant, au milieu des années 1980, ce sont les mêmes leaders et les mêmes partis qui sollicitent les suffrages de l’opposition, autour d’un programme qui, pour ne pas effrayer l’électorat centriste, atténue les effets de la révolution libérale. Le caractère inabouti de ce renouvellement partisan et idéologique n’est pas étranger au succès du Front national, qui se définit – au moment de son émergence – comme la seule véritable opposition nationale.
Les élections législatives de 1988 ont placé les « centristes » au cœur des attentions et des possibilités de recomposition du paysage politique : la promotion de la « France unie » ou de « l’ouverture » par le camp mitterrandien pendant la campagne présidentielle, tout comme l’absence de majorité absolue pour le gouvernement Rocard, ont conduit à la formation par des députés issus de la majorité sortante d’un groupe parlementaire indépendant, l’Union du centre (UDC). Les années du gouvernement Rocard ont posé les repères de l’exercice d’une « coresponsabilité » sans coalition, avec un niveau significatif de contribution de ce groupe parlementaire à l’adoption de textes.
Aux voyages de Français désireux de retrouver la Grèce éternelle s’est progressivement substitué, des années 1930 aux années 1990, un tourisme « désacralisateur », moins intellectuel et plus hédoniste. En effet, une clientèle plus populaire et plus massive prend peu à peu le dessus sur un public exclusivement intellectuel et souvent aisé et contribue à faire de la Grèce une destination estivale « classique ». Cet article se propose d’étudier les étapes et les modalités de ce basculement, et à travers l’exemple grec, d’illustrer un phénomène plus général d’entrée de la France dans la société des loisirs. Il aspire aussi à montrer que le développement du tourisme contribue à redéfinir les représentations que la France a de la Grèce et de son peuple.
Mots clés : France ; Grèce ; tourisme ; histoire des représentations ; XXe siècle.