L’article reconstitue les événements qui menèrent, de 1836 à 1852, à la définition de la seule frontière terrestre du Royaume des Deux-Siciles, la frontière avec le limitrophe État pontifical. Le cas du Royaume napolitain s’insère dans un contexte européen plus large. En effet, il est pleinement impliqué, de même que d’autres États européens, dans un intense processus de state-building, dont la stabilisation des frontières représenta assurément un élément crucial. À travers une méthodologie qui mêle l’attention renouvelée pour la spatialité de l’historiographie récente – en se référant particulièrement à la global history – aux catégories mises au point dans le cadre des border studies – en particulier par les composantes géographique et anthropologique –, l’article fait ressortir que le tracé de définition des frontières fut le fruit d’un processus bien plus complexe qu’un simple accord diplomatique entre deux États déterminés à délimiter plus clairement leur propre territoire souverain. La ligne de frontière fut en effet le résultat d’une intense interaction des institutions de l’État et des acteurs sociaux vivant sur les frontières , qui participèrent à la définition d’un « espace » frontalier bien plus articulé que le « territoire » rigide traditionnellement attribué aux États-nations du XIXe siècle.
Évènement majeur dans l’histoire du Parti communiste italien (PCI), la scission de son aile gauche en 1969 et la naissance du groupe « Il manifesto » sont décrits dans cet article à travers plusieurs sources : documents d’archives témoignant des débats internes du parti ; presse militante ; mémoires des protagonistes ; correspondance privée. Entrant dans les détails d’un combat idéologique qui investit le parti dans son intégralité organisationnelle et dans sa raison d’être militante, l’étude en question se présente comme une anatomie des rapports de forces dans le PCI dans une phase où le centralisme démocratique d’ascendance léniniste se combinait avec une conception plutôt négociatrice de la fronde dissidente.
Dès l’émergence de la « troisième voie » au Royaume-Uni, avec l’accession de Tony Blair à la direction du Parti travailliste en 1994, les socialistes français vont se positionner de manière très ambivalente à l’égard de ce référent étranger. Cet article vise à montrer que ces ambivalences ne sont pas spécifiques au rapport qu’ils entretiennent au néo-travaillisme, mais sont le révélateur des ambiguïtés au cœur de la doctrine socialiste. Et si les textes socialistes semblent hétérogènes, vides ou schizophrènes, ce n’est pas là le signe d’une incapacité théorique des socialistes, mais plutôt l’effet des contraintes structurales du champ politique qui pèsent sur eux.