Cet ensemble documentaire inédit rassemble les traces indirectes (notes d’étudiants et bibliographies) et fragmentaires (plans et notes de cours, documentation (...)
Cet ensemble documentaire inédit rassemble les traces indirectes (notes d’étudiants et bibliographies) et fragmentaires (plans et notes de cours, documentation préparatoire) d’une leçon prononcée oralement à deux reprises, en mars 1934 et en mars 1936 par Élie Halévy à l’École libre des sciences politiques (Paris) dans le cadre de son grand cours sur le « Socialisme en Europe au XIXe siècle ».
This unprecedented documentary collection brings together the indirect (students’ notes and bibliographies) and fragmentary (course plans and notes, preparatory documents) traces of an oral lesson that Élie Halévy on two occasions gave at the École libre des sciences politiques (Paris) in the framework of his course on “Socialism in Europe in the Nineteenth Century”.
Cet ensemble documentaire inédit rassemble les traces indirectes (notes d’étudiants et bibliographies) et fragmentaires (plans et notes de cours, documentation préparatoire) d’une leçon prononcée oralement à deux reprises, en mars 1934 et en mars 1936, par Élie Halévy à l’École libre des sciences politiques (Paris) dans le cadre de son grand cours sur le « Socialisme en Europe au XIXe siècle ». La publication de cet inédit s’inscrit dans une entreprise d’édition des œuvres complètes d’Élie Halévy aux Belles Lettres, sous la direction de Vincent Duclert et de Marie Scot, avec le soutien de la Fondation nationale des sciences politiques. Cette leçon complète l’Histoire du socialisme européen, déjà parue en 2016 (en même temps que les volumes Correspondance et écrits de guerre 1914-1919 et L’ère des tyrannies).
Du cours d’amphithéâtre au polycopié, du polycopié au manuscrit d’ouvrage, il n’y a qu’un pas que nombre d’enseignants franchissent aisément. C’est le cas d’Élie Halévy, jeune philosophe normalien recruté à l’École libre des sciences politiques (ELSP) en 1896 par Émile Boutmy pour y professer l’histoire des doctrines et des faits politiques, économiques et sociaux. De cette collaboration au long cours – Élie Halévy enseigne durant près de quarante ans et jusqu’à sa mort en 1937 à l’ELSP [1] –, il subsiste les hommages de ses collègues et de ses étudiants [2] et deux ouvrages de référence, issus de la conversion de ses deux cours portant sur « Les idées politiques et l’esprit public en Angleterre » et « Le socialisme en Europe au XIXe siècle » [3]. La scène professorale a ainsi servi d’aiguillon et de matrice à l’entreprise éditoriale. Véritable laboratoire d’élaboration d’un sujet et d’une pensée, le cours impose en effet à son titulaire une veille documentaire sans faille, dont témoigne l’accumulation des bibliographies annexes [4], un effort d’exposition de la pensée et de démonstration en vue de la transmission, dont témoigne l’accumulation des plans de cours traitant d’une même question, enfin une mise à l’épreuve de cette pensée au moment de son énonciation et dans le dialogue avec les étudiants – dont témoignent les fulgurances stylistiques propres à l’écriture halévyenne.
Si l’Histoire du peuple anglais a été publiée, pour l’essentiel, du vivant d’Élie Halévy et par Élie Halévy lui-même [5], il n’en a rien été de l’Histoire du socialisme européen, ouvrage orphelin, dépourvu de manuscrit et d’auteur, dont la publication relève d’une entreprise collective risquée réalisée par les élèves et les amis d’Élie Halévy au lendemain de son décès. Les choix éditoriaux contestables auxquels cette publication posthume a donné lieu ont été mis au jour et interprétés par les spécialistes et éditeurs de l’œuvre d’Élie Halévy [6]. La mobilisation à géométrie variable des sources disponibles, le non-référencement de ces mêmes sources, le montage dans un manuscrit unique de textes de date et de nature différentes, les effets de composition (coupes, inversions, titrage) ont gauchi à la fois la méthode d’exposition d’Élie Halévy et sans doute le sens même de son propos. Le destin contrarié de la leçon consacrée à « La question sociale aux États-Unis et l’expérience Roosevelt » en est une parfaite illustration.
Cette dernière ne figure pas à la table des matières de l’Histoire du socialisme européen, publiée en 1948, au titre de la Ve partie consacrée aux socialismes d’après-guerre (chapitre 2 : « L’expérience socialiste en Russie soviétique » ; chapitre 3 : « Le socialisme et l’Italie fasciste » ; chapitre 4 : « Le socialisme allemand et l’hitlérisme » ; chapitre 5 : « L’évolution du socialisme en Angleterre » ; chapitre 6 : « L’évolution du parti socialiste en France »). Pourtant « l’expérience Roosevelt » a fait l’objet d’un cours et bénéficie des mêmes sources qui ont servi à reproduire d’autres leçons publiées dans l’Histoire du socialisme européen. Si la leçon n’a pas donné lieu à la rédaction d’un texte manuscrit intégralement rédigé de la main d’Élie Halévy (comme ce fut le cas des premières leçons consacrées à l’exposition des théories critiques anglaises, françaises, et allemandes de l’École libérale d’économie au XIXe siècle et à l’exposition de la doctrine marxiste), les dossiers de cours conservés dans le bureau d’Élie Halévy recèlent deux plans de cours et des éléments préparatoires conséquents, qui mêlent notes de lecture et de documentation et trame du cours. Si elle n’a pas fait l’objet d’un polycopié publié par l’ELSP (comme ce fut le cas des leçons portant sur le socialisme anglais), « l’expérience Roosevelt » figure bien parmi les notes de cours prises par les étudiants et remises aux éditeurs en 1938 en vue de la préparation de l’édition Gallimard. Le choix éditorial de non-publication n’est donc pas lié à un défaut de sources. Si la leçon américaine ne figure pas dans l’édition de référence, c’est d’abord qu’elle se range difficilement dans le scope européen retenu par les auteurs. Son exclusion témoigne surtout du malaise qui plane, dès l’origine, sur cette Ve partie – retranchée par la suite au motif de la péremption de l’édition Gallimard de 1974 [7] – trop contemporaine, trop politique, trop anachronique aux dires des éditeurs.
Nous proposons, en dépit de leur caractère fragmentaire, de pallier cette « mise en quarantaine » de la leçon américaine en publiant les sources qui permettent d’en reconstituer l’esprit. Les textes [8] présentés ici relèvent d’une part du « pré-cours » – à savoir les notes et la documentation réunie par Élie Halévy pour préparer son cours – et, d’autre part, de la trace laissée par l’acte d’enseigner – à savoir l’oralité capturée sur papier dans les notes prises par les étudiants et les bibliographies distribuées en accompagnement du cours.
Le contenu du « pré-cours » a très peu évolué chez Élie Halévy : aux premiers temps de son enseignement, ce dernier s’était donné la peine de rédiger intégralement le texte de ses leçons, mais il s’est vite dégagé de cette contrainte pour ne garder qu’un écheveau de notes fragmentaires à l’appui de son cours.
Le pré-cours est donc composé de plans de cours – souvent plusieurs par leçon qui témoignent de l’évolution du traitement d’une même question – et de notes jetées sur des feuillets, qui suivent le plus souvent l’ordre indiqué par le plan. Sur ces feuillets figurent, tantôt des morceaux de cours, en format plan et style télégraphique, agrémentés de quelques exemples statistiques ou biographiques semi-développés, tantôt de courtes citations ou extraits de lecture, destinés à être citées en cours. On trouve également dans ces dossiers de cours de la documentation primaire (rapports de littérature grise, coupures de presse) et des notes de lecture. Ce pré-cours (2) permet ainsi d’identifier les sources mobilisées par Élie Halévy pour traiter d’une question, mais également de reconstituer le fil de sa démonstration et les exemples utilisés à l’appui de cette dernière.
Les notes de cours prises par les étudiants complètent ce « pré-cours » et relèvent de l’audiographie [9], soit de la transcription d’une prise de parole : intégralement rédigées, elles offrent un reflet plutôt fidèle du style et des formules employées par Élie Halévy ; elles fixent plusieurs versions d’un « produit fini », figeant en un texte unique la multiplicité virtuelle des plans et des exemples figurant dans les notes de cours ; elles offrent un aperçu de la mise en circulation des savoirs, de la réception du cours par les étudiants et de ce qui en a été retenu. Nous reproduisons ici les notes rédigées par l’étudiant Jacques Lang (1) à l’occasion du cours de 1936 et remises aux éditeurs de l’Histoire du socialisme européen (Gallimard, 1948) en vue d’une publication posthume (la leçon ne sera finalement pas retenue pour figurer dans le manuscrit final).
Les bibliographies annexes (3) distribuées aux étudiants de l’École libre des sciences politiques constituent également un élément précieux, à confronter avec les notes de lecture, pour identifier les sources utilisées par Élie Halévy et les lectures qu’il recommande à ses étudiants.
Pour faciliter la lecture de cet ensemble fragmentaire, nous avons effectué des renvois (ajout d’une numérotation surlignée) entre les notes de cours rédigées par l’étudiant Jacques Lang et les feuillets manuscrits figurant dans les dossiers de cours du professeur Élie Halévy.
Nous avons mis entre crochets dans le corps du texte des points d’interrogation renvoyant à des passages illisibles du texte manuscrit original, ainsi que des notes de lecture recopiées par Élie Halévy sur des feuilles volantes que nous rattachons plus ou moins artificiellement aux feuillets thématiques.
En dépit du caractère lacunaire des sources reproduites ici, la leçon américaine nous semble importante à plusieurs titres : en matière d’histoire intellectuelle, elle témoigne d’une manière de « tenter une histoire du temps présent » originale en même temps que contrainte ; en matière d’histoire des idées, elle offre un exemple, à remettre en contexte, de la réception du New Deal en France.
27/03/1936 : leçon « Les USA. L’expérience Roosevelt »
1 (nda : cette numérotation se rapporte aux feuillets des dossiers de cours d'Elie Halévy.)
2
3
4-5
6
7-8
9
10
11-12
13-14-15
16-17
18-19- 20-21
22-23-24
25 et bis
26-27 et bis
28-29-30
A/ triomphe de la concentration capitaliste, auquel ne répond pas une contre concentration ouvrière
Pourtant ! Un parti socialiste
La IWW
B/ pourtant le socialisme réagit ici, comme partout contre le capital : l’ère Roosevelt-Wilson
C/ réaction capitaliste : l’ère Harding-Coolidge-Hoover
D/ l’expérience Roosevelt
I/ Avant Roosevelt
a/ Le paradoxe de la société américaine. Concentration capitaliste sans lutte de classes.
b/ Réactions de la société américaine contre la concentration capitaliste
- Au XIXe siècle
- Théod. Roosevelt et Woodrow Wilson
c/ Le retour à la normalité et la crise de 1929
- Prospérité générale,
- sauf pour les agriculteurs
- les technocrates
- Hoover devant la crise
II/ Franklin Delano Roosevelt
1/ Son silence avant son entrée en fonction
2/ Sa politique économique
a) subsides,
b) équilibre entre ville et campagne,
c) le contrôle des banques,
d) la réorganisation de l’industrie,
e) la monnaie dirigée
III/ Conclusion
L’enthousiasme et sa fragilité
Le problème de la hausse des prix
Le provisoire et le définitif dans l’œuvre de Roosevelt.
FEUILLET 1
(nda : la numérotation des feuillets a été ajoutée par l'éditeur pour faciliter les renvois aux notes de cours prises par l'étudiant Jacques Lang.)
a/ La concentration capitaliste
[notes de lecture Paul de Rousiers – Les syndicats producteurs en France et à l’étranger, Paris, Colin, 1901
« À l’origine de tous les trusts existant actuellement, on trouve ainsi une série d’ententes préparatoires entre les producteurs, mais, ce n’étaient pas des ententes industrielles ordinaires : elles en revêtaient seulement l’apparence vis-à-vis de certains associés plus faibles ou moins clairvoyants. Ceux qui les provoquaient voyaient en elles un moyen d’acheminement vers la domination… on voulait, grâce à des manœuvres, tuer des concurrents gênants et préparer les voies à un monopole durable.
Rings, pools, corners.
L’étymologie de ces différents termes marque assez bien ce caractère : ring signifie anneaux, cercle, dans lequel on enferme ses concurrents ; corner, c’est le coin, l’impasse où on les accule ; pool, la mare où on les noie. L’idée de contrainte se dégage nettement de ces trois métaphores. »]
b/ Pas de concentration ouvrière en face
1/ Eugene V. Debs et la fondation en 1897 du Social Democratic Party
100 000 voix aux élections présidentielles de 1900.
2/ La IWW
cf. la CGT révolutionnaire, cause de ces [avortements?]
a/ Deux « classes » dans la classe ouvrière américaine.
[notes de lecture de Hillquit, History of Socialism in the United States, 5e éd., 1910, p. 315 et de C. A et Mary R. Beard, The Rise of American Civilization, 1933]
b/ Circulation élite. Pas encore de classes formées.
[notes de lecture Robert Marjolin, Les expériences Roosevelt, Paris, Les cahiers du socialiste 5, La librairie populaire, 1934, p. 3]
FEUILLET 2
Pourtant législation contre les trusts
1/
a) loi d’État pour réglementer les tarifs de chemin de fer
b) Interstate Commerce Act 1887
2/ Sherman Anti-Trust Act 1890
3/ Littérature à tendances socialistes
[note de lecture C. A et Mary R. Beard, The Rise of American Civilization, 1933, p. 798]
4/ naissance d’une branche « progressiste » dans chacun des deux partis
FEUILLET 3
a/ Woodrow Wilson
b/ 1916-1920
Guerre ! Dictature économique
Juillet 1917, le War Industries Board
Août 1917, United States Food Administration
Fuel Administration (Combustible)
United States Shipping Board
26 dec., Federal Railways Administration (+ lignes côtières, fluviales, lacustres)
1920, sous-sol à la nation; simple lease aux individus
FEUILLET 4
“America's present need is not heroics, but healing; not nostrums, but normalcy; not revolution, but restoration; not agitation, but adjustment; not surgery, but serenity”
« L’Amérique d’aujourd’hui n’a pas besoin d’héroïsme. Elle a besoin d’une cure. Elle n’a pas besoin de remèdes de charlatan, elle veut le retour à l’état normal ; elle n’a pas besoin de révolution mais de restauration, mais de sérénité »
Pourtant, sous son administration, beaucoup de mesures à caractère socialisant, encore prises (accident du travail).
Triomphe de la standardisation. Ford!
« Une des plus vieilles, une des plus nobles des aspirations du genre humain, ça a été l’abolition de la pauvreté. Nous autres Américains, nous sommes aujourd’hui plus proches que jamais dans l’histoire d’aucun pays à assister au départ définitif de la pauvreté… Nous n’avons pas encore atteint le but, mais si nous avons la faculté de persévérer dans la politique suivie depuis 8 ans, nous allons bientôt, avec l’aide de Dieu, voir approcher le jour où la misère sera bannie de cette nation.
Sous le régime de la liberté, ils deviendront riches – patrons et ouvriers. »
[Sur politique de Hoover, notes de lecture de Max Hermant, Les paradoxes économiques de l’Allemagne moderne 1918-1931, Paris, Colin, 1931 :
« Tout le progrès de l’économie américaine était fondé sur la hausse des prix, qui, à condition d’être continue, fournissait à l’industrie, chaque année, un supplément de revenus. Cette politique faisait bénéficier l’industrie, au regard de l’agriculture, d’une sorte de dumping intérieur qui ressemblait, dans une certaine mesure, au dumping des changes résultant d’une dépréciation progressive de la monnaie. Fabriquant surtout pour le marché intérieur, les EU ont pu soutenir cette politique, qui a exigé des murailles douanières infranchissables. Exportant surtout des matières premières indispensables aux autres pays (et dominant, d’ailleurs, les négociations financières), ils n’avaient pas à craindre de représailles. » P. 178-179
« Si étrange que cette remarque puisse paraître, l’organisation rationnelle de l’économie allemande a été réalisée dans un esprit moins militaire que celle des États-Unis. En Amérique, les industriels se sentent protégés par la Constitution et par l’opinion publique contre tout socialisme d’État ; n’ayant à craindre qu’un réveil des campagnes contre les trusts, ils appellent même, parfois, l’intervention de l’État en faveur du « système rationnel », pour s’assurer une sorte de protection et de garantie contre un retour de flamme. En Allemagne, au contraire, les industriels, dégagés avec peine d’une offensive socialiste encore récente, et soumis encore à une dictature de l’administration sur le prix du charbon et sur les salaires, se sont efforcés de limiter l’activité de l’État et de l’enfermer sur un terrain clos. Aux institutions officielles, les recherches théoriques et techniques, la préparation de la nouvelle science ; aux groupements patronaux, les ententes pour la division du travail, pour l’adoption des normes et pour les prix : à chaque industrie, l’organisation intérieure de ses ateliers. Aux États-Unis, c’est M. Hoover qui a réduit à un seul les 45 modèles de lits métalliques, et qui a fait une sorte de palmarès des usines, en donnant à chacun autant de mauvais points qu’elles commettent d’erreurs de routine. En Allemagne, c’est l’initiative privée, organisée en quatrième pouvoir, qui, d’elle-même, a marché de l’avant. » P. 153.]
FEUILLET 5
Mesures prises par Hoover:
a/ Déflation
Mais aussi
b/ Emergency Relief and Construction Act 1932
$ 2 122 000 000
1/ $ 300 000 000 made available to the Reconstruction Finance Corporation for relief work in the Federal States
2/ $ 322 000 000 for self-liquidatory public work
3/ $ 1 500 000 to the Reconstruction Finance Corporation for loans to States, municipalities, public agencies and public corporation to aid in financing projects authorized by Federal & States Law.
Et Home Loan Bank
- A system of financing home building, 8 to 18 Banks with a total capital of $ 125 000 000
- A temporary currency inflation by authorizing national banks to use government banks bearing interest up to 3 3/8 per cent, security for new visions of currency
[Sources et notes de lecture non reproduites ici en raison de leur longueur : Marjolin et Beard]
FEUILLET 6
B/ révolte des technocrates
[Notes de lecture de Veblen (non reproduite ici) et de Allen.
À propos du livre de Thorstein Veblen, The Engineer and the Price System (1919), in Raymond Allen, What is Technoracy? p. 120-21 :
« The subject matter of the volume is a savagely ironic attack on the management of industry by representatives of the owners, followed by the perfectly serious proposal that engineers who constitute the “general staff” of modern technological industry form a Soviet, and educate the public by gradually developed research and publicity into those defects in the capitalist order which Veblen believed made it an abomination. When a ripe time appeared, Veblen suggested, the technicians could lead the forces of labor in seizing control of production, abolishing property rights, in so far as they could be exercised for profit, and in ending “the price system. »]
FEUILLET 7
1/ Subsides
Double Budget
[Citation de Robert Marjolin, Les expériences Roosevelt, Paris, Les cahiers du socialiste 5, La librairie populaire, 1934, sur la « mystique de l’équilibre budgétaire », P. 29
« La mystique de l’équilibre budgétaire est abandonnée pour plusieurs années. Dans son message financier au début de janvier 1934, le Président annonce un déficit de 7 milliards 309 millions de dollars pour cette année et de 2 milliards de dollars pour l’année prochaine, ce qui portera la dette publique en juin 1935 à 32 milliards 834 millions de dollars : sacrifice énorme qui donne la mesure de ce qu’un gouvernement peut accomplir pour donner à la machine économique un nouvel élan, sans pour cela faire éclater les cadres d’un régime social. »]
FEUILLET 8
TVA
[Longue note de lecture sur la TVA - Political Quarterly – April-June 1935]
FEUILLET 9
2/ Équilibre de la ville et de la campagne
Loi du 12 mai 1933
a/ Impôt sur toutes les denrées agricoles, au moment où les transformateurs en prennent possession.
b/ $2 000 000 000 obligations à 4 %
Agricultural Adjustment Act
FEUILLET 10
3/ Contrôle des banques
La loi de 1933 sur les titres renferme des dispositions concernant la publication d’informations détaillées sur les émissions nouvelles de titres et sur les titres étrangers et crée un office chargé de sauvegarder les intérêts des porteurs de titres étrangers.
Elle interdit le paiement d’intérêts au titre des dépôts remboursables à vue ; exige la séparation absolue des banques de dépôts et des banques d’affaires ; garantit les dépôts au-dessous d’un certain montant (par un système d’assistance mutuelle entre les banques).
FEUILLET 11
4/ National Recovery Act – 10 janvier 1933
1° Diminuer la durée des heures de travail, pour employer plus d’hommes.
2° Maintenir, ou relever les salaires.
3° Autoriser les ententes entre industriels pour relever les prix mais en limitant cette hausse à l’augmentation réelle du coût de production.
4° Obtenir ces résultats en accord avec les industriels. Leur demander des codes.
5° Contraindre les industriels récalcitrants en leur refusant la licence de continuer la production.
[Notes de lecture André Maurois Chantiers américains, Paris, Gallimard, 1933, p. 112-13.]
FEUILLET 12
W.T, 1er février 1934, p. 115.
Report issued by the NRA
« 181 different industries have already been brought under permanent codes of fair competition, and, by the end of January it is expected that virtually the whole of American industry will have been placed under the new system. The result, the NRA, rent claims, has been to send some 4 000 000 men and women back at work and to raise the basic wage and shorten the working week of only 5 times that [sort?] »
FEUILLET 13
André Maurois [Chantiers américains, Paris, Gallimard, 1933] p. 105-106
Fin avril, loi donnant au Président pleins pouvoirs :
« cette mesure, disant le sénateur Thomas, est la plus importante mesure financière de l’histoire du monde. Elle transfère 200 milliards de dollars de la classe des créanciers à celle des débiteurs ».
FEUILLET 14
Message de Roosevelt à la Conférence de Londres [1933] :
« The sound internal economic system of a nation is a greater factor in its well-being than the price of its currency in changing terms of the currencies of other nations… Old fetishes of so-called internal bankers are being replaced by efforts to plan national currencies with the objective of giving to those currencies a continuing purchasing power which does not greatly vary in terms of the commodities and needs of modern civilization.
Let me be frank in saying that the US seeks the kind of a dollar which a generation hence will have the same purchasing power and debt paying power as the dollar value we hope to attain in the near future. »
FEUILLET 15
Round Table, mars 1934, p. 306
?
« One may infer that many of the ideas for the New Deal emanated from the book of Mr. Stuart Charse, entitled A New Deal, and first published in August, 1932. Mr. Chase would doubtless acknowledge a heavy indebtedness to writers like Mr. Maynard Keynes. »
FEUILLET 16
Tyrannie et enthousiasme.
Tyrannie
Pouvoirs dictatoriaux accordés au président mais
Dans l’ordre économique seulement.
a/ La charte de la presse vient d’être signée. Or une clause réclamée par les propriétaires de journaux garantit la liberté de la presse.
« L’inclusion, dans la charte de la presse, d’une déclaration en faveur de la liberté de la presse, est aussi opportune que l’existence de la Constitution et que celle des 10 Commandements. La liberté de la presse, garantie par la Constitution, est et sera scrupuleusement respectée, mais elle ne comporte pas le droit de faire travailler les enfants ou les employés, dans les bâtiments exposés constamment à l’incendie, ou encore de violer les lois combattant l’immoralité ou la diffamation. »
b/ Dans l’ordre économique même, dans l’ordre corporatif, pas de dictature de l’État, ou d’un parti.
Affirmation dans les codes du droit qu’ont les ouvriers de former, et de ceux des syndicats, de discuter collectivement les conditions de travail avec le patronat.
c/ Dans l’ordre économique même, pour obtenir le triomphe de l’idée corporative, persuasion plutôt qu’imposition.
« Ce n’est pas de l’Hitlérisme, c’est de l’hypnotisme »
FEUILLET 17
Maurois [Chantiers américains
Conversation avec Bob Strauss, un assistant du général Johnson
« Des inspecteurs ?... Je veux aussi peu d’inspecteurs que possible… Non, contrôle de l’opinion publique… D’abord, c’est l’intérêt des industriels de se surveiller entre eux… si un faux frère travaille tout en payant moins, il fera aux autres une concurrence déloyale… Le contrôle doit être à l’intérieur de la corporation et la police faite par les intéressés eux-mêmes… Quand j’ai fait la conscription dans ce pays, c’est ainsi que j’ai procédé… Ça m’a réussi… Nous allons distribuer à ceux qui nous aideront des insignes de NIRA qui seront des aigles bleus… Nous demanderons au public d’acheter de préférence des produits NTRA… il nous suivra ».
FEUILLET 18
Mouvement des affaires
A/ Avant l’adoption des mesures constituant le plan Roosevelt, hausse de la production.
Tous les industriels, sachant qu’un juillet 1933, ils rétribueront plus cher leur personnel et n’envisageant pas un renchérissant de la production, pour ce moment-là, décident de faire fonctionner les usines à plein rendement pour accumuler des stocks spéculatifs qu’ils écouleront après l’entrée en vigueur de la NRA.
FEUILLET 19
B/ immédiatement après l’entrée en vigueur des codes, la production, loin d’être soutenue par l’accroissement du pouvoir d’achat global, retombe d’une chute aussi rapide qu’avait été brusque sa montée.
FEUILLET 20
C/ à partir de décembre 1933 l’épuisement de la plupart des stocks spéculatifs et l’inauguration d’un vaste programme de travaux [d’exception?] favorisent une reprise.
[Notes de lecture : J.-P. Freyss, Année politique, décembre 1935
« L’économie nationale a retrouvé son niveau de 1932 ; - et le mouvement ascendant continuant, l’hiver actuel étant infiniment moins pénible que l’hiver dernier, on peut espérer que bientôt sera atteint le niveau de 1926, choisi comme une normale économique. »]
FEUILLET 21
Succès de la politique de travaux publics
Succès, au moins relatif, de la politique corporative
[Citation de Robert Marjolin, Les expériences Roosevelt, Paris, Les cahiers du socialiste 5, La librairie populaire, 1934, p. 28-29
« La politique de réformes économiques n’a pas répondu aux espérances qui avaient été placées en elle. Dans un discours retentissant, Johnson, grand maître de la NIRA avait promis de faire réintégrer 6 millions de chômeurs dans les usines avant le mois de septembre. Or, suivant les statistiques de la Fédération américaine du travail, l’industrie privée n’en a absorbé que 1 800 000. La réduction insuffisante de la semaine de travail, qui est en moyenne de 4h30 semble responsable de cet échec partiel. De plus, en ce qui concerne le pouvoir d’achat de la classe ouvrière, la hausse du coût de la vie est venue compromettre les résultats obtenus. Celle-ci a commencé à se faire sentir dès les premiers mois de l’année Les vêtements qui valaient $20 étaient portés à 25. Les restaurants annonçaient des hausses de prix de 10 ou 20 %. Au mois d’octobre 1933, si les salaires avaient augmenté de 6,9 %, le coût de la vie était monté de 7,1 % faisant plus qu’absorber la hausse des salaires. Dans son rapport annuel, le FAT se plaint que le pouvoir d’achat individuel ait diminué dans beaucoup de cas, le niveau général des prix accusant un accroissement de 12 %. … L’amélioration incontestable, au cours des derniers mois du sort de la classe ouvrière américaine, dont les salaires se sont accrus de $543 000 000 par mois, ou de 26,4 %, est due principalement aux travaux publics de diverses sortes dont nous avons déjà pu mesurer toute l’ampleur. 4 600 000 ouvriers y ont trouvé un emploi. »]
FEUILLET 22
NIRA pour deux ans seulement
Mais
Message de Roosevelt du 3 janvier 1934….
« vous tomberez d’accord avec moi pour penser que nous avons établi ce qui sera un trait permanent de notre structure industrielle moderne, et qui persistera sous la surveillance… »
« Though the machinery may need readjustment from time to time, nevertheless I think you will agree with me that we have erected a permanent feature of our modernized industrial structure and that it will continue under the supervision but not the arbitrary dictation, of the government itself. »
FEUILLET 23
Livre de De Tessan, [Franklin D. Roosevelt<, Paris, Édition Baudinière, 1932,] p. 224
Citation du Professeur A.A. Berle
« Nous voilà partis pour une expérience formidable : Nous savons comment nous y entrons, mais nous ne savons pas au juste comment nous en sortirons. Notre seule certitude c’est qu’à la sortie nous ne reverrons plus l’Amérique que nous avons connue au départ ».
FEUILLET 24
Citation du socialiste Norman Thomas (in Tessan, [Franklin D. Roosevelt, Paris, Édition Baudinière, 1932,] p. 218)
« Dire cela (certaines critiques) n’empêche pas qu’il se passe en Amérique quelque chose d’étonnant. En période capitaliste, la reconnaissance de quelques faits sociaux et de leurs inévitables conséquences est un peu comme une révolution. Quelques troubles et quelques secousses que l’avenir recèle en lui, un point est certain : l’Amérique ne retournera pas aux formes anciennes du capitalisme ».
FEUILLET 25
Recovery ou Reform ?
A/ monnaie dirigée
Roosevelt semble avoir abandonné l’idée d’en faire un système permanent, et aspire à un retour à l’étalon or
FEUILLET 26
B) le National Recovery Act
Recovery, d’après le titre, et pour deux ans, mais par bien des discours, Roosevelt semble avoir fait prévoir qu’il y voyait un régime social nouveau et permanent.
Roosevelt, Discours du 3 mars 1934 (expiration de la première année de sa charge)
« … I would have been possible for all of us to have sought only a temporary cure for the immediate illness of the nation. We can be thankful that we have studied and are engaged in the process of eradicating the deeper causes of that illness and of many other illnesses of the body politic. »
Or
FEUILLET 27
Manchester Guardian, 3 mai 1935
Mais
a/ La Commission des finances refuse de prolonger le NRA pour deux ans : un an seulement, et sans faculté de fixer les prix
Et
b/ décision de la Cour Suprême condamnant le décret donnant au président le pouvoir d’approuver ou prescrire les codes de concurrence équitable.
Car
a) le Congrès a excédé ses pouvoirs en déléguant au Président une autorité législative
b) Il s’agit d’activités intérieures à un État et qui ne sont en conséquence pas soumises à l’Inter States Commerce Act
À l’unanimité…
Le NRA a vécu
L’organisation centrale, sous la direction d’un politicien de second ordre, devient un simple bureau d’information à l’usage des sociétés qui voudraient se donner des codes.
FEUILLET 28
Manchester Guardian Weekly, 13/09/1935, p. 2
Carrière de Huey Long
Le père Coughlin
« will provide every citizen with a job, a motor car, a radio, and two chickens in the pot »
FEUILLET 29
« Content to fulminate against the wickedness of private finance and the evils of the profit system, and to advocate such vague conceptions as a living wage for all, the protection of labour from capitalistic exploitation, and the creation of a stable currency which will not change in purchase power. »
FEUILLET 30
Dr Francis Townsend
« the retirement of all classes of workers at the age of 60 upon a standard pension of $200 a month »
FEUILLET 27 bis
Round Table, mars 1935
« The most important question is, what is the sequel to the New Deal after even the New Dealers confess its failure? Not immediately a change of party, it would seem. With $4 000 000 000 allocated to the Executive “principally” for giving work to the unemployment, Democratic success at the polls in 1936 ought to be assured”
FEUILLET 27 bis
A/ un socialisme nouveau a fait son apparition en Amérique, sans lien direct avec le marxisme contemporain, bien que, ayant fait son apparition sous l’influence des mêmes causes, il présente un certain nombre de caractères en commun avec lui.
B/ le corporatisme rooseveltien est mort.
Pourtant
a) deux ou trois grandes corporations (la métallurgie par ex.) auront consenti un Code
b) quelle autre solution, en face des trusts et à moins d’en venir à des solutions plus radicales encore. Le TVA
FEUILLET 25, 26 et 27 bis
Le provisoire et le définitif dans l’œuvre de Roosevelt ?
Départ difficile à faire
Conclusions (nda : Feuillets volants – sans doute leçon de 1934)
[Notes de lecture Robert Marjolin Les expériences Roosevelt, Paris, Les cahiers du socialiste 5, La librairie populaire, 1934
“Le libre jeu des prix détruit une partie de l’augmentation du pouvoir d’achat qui a été conquise par la population industrielle, de même qu’il prévient le rétablissement de la parité entre les produits agricoles et les produits industriels. Le développement logique de l’expérience semble impliquer l’extension du contrôle de l’État dans le domaine commercial, et, en fait, celui-ci a été amorcé au moment du grand Krach de la finance de juillet (et la limitation des variations de prix sur les bourses du Commerce). »
« Certains ont pu craindre ou espérer que la Cour Suprême des États-Unis condamnerait la nouvelle expérience au nom de la constitution. L’Arrêt qu’elle a rendu le 9 janvier 1934 sera venu dissiper les appréhensions ou tromper les attentes. Dans un jugement approuvant une loi du Minnesota qui établit un moratorium de deux ans sur les hypothèques, elle déclare que l’intérêt économique de l’État peut justifier l’exercice de son pouvoir de protection continu et dominant, même s’il interfère avec les contrats. »]
Coupures presse
Article du Times Literary Supplement, 22/02/1936 : « American Writers Look Left. Social Conflict as a Theme”.
Amérique – Avant Roosevelt. C. A et Mary R. Beard, The Rise of American Civilization, 1933. André Siegfried, Les États-Unis aujourd’hui, 1927. Dr. Maurice Bonn, Prosperity. La crise américaine (trad. de l’all.), 1932. – Technocratie : Thornstein Veblen, The Engineers and the Price System, 1919. Allen Raymond, What is Technocracy?1933. M. Druesne, Les problèmes économiques et la technocratie, 1933 – Socialisme en Amérique. M. Hillquit, History of Socialism in the United States, 5e éd., 1910. Le problème de la concentration capitaliste aux États-Unis. A. A. Berle et G. C. Means, The Modern Corporation and Private Property, 1933 – L’expérience Roosevelt. F. D. Roosevelt, Looking Forward, un recueil de discours (trad. fr., 1933). F. de Tessan, Franklin Roosevelt, 1934. André Maurois, Chantiers américains, 1933.
Ouvrages
Articles
[1] Thierry Leterre-Robert, « Élie Halévy et l’École libre des sciences politiques », dans Maurizzio Griffo et Gaetano Quagliariello (dir.), Élie Halevy e l’era delle tirannie, Soveria Mannelli, Rubbettino Editore, 2001.
[2] ELSP, Élie Halévy – 6 septembre 1870-21 août 1937, Paris, Coulommiers, Brodard et Taupin, 1938. Brochure d’hommages.
[3] Le premier cours fournit la matière de la monumentale Histoire du peuple anglais en cinq volumes, publiés entre 1912 et 1932 chez Hachette : Élie Halévy, Histoire du peuple anglais au XIXe siècle, Paris, Hachette, tome 1 : L’Angleterre en 1815, 1912 ; tome 2 : Du lendemain de Waterloo à la veille du Reform Bill (1815-1830), 1923 ; tome 3 : De la crise du Reform Bill à l'avènement de Sir Robert Peel (1830-1841), 1923 ; tome 5 : Épilogue - Les impérialistes au pouvoir (1895-1905), 1926 ; tome 6 : Épilogue - Vers la démocratie sociale et vers la guerre (1905-1914), 1932 ; Tome 4 : Le milieu du siècle (1841-1852), 1946.
Le second cours sera publié de façon posthume sous le titre : Histoire du socialisme européen, Paris, Gallimard, 1948.
[4] Les bibliographies des cours d’Élie Halévy sont conservées dans les cartons 6/1 et 11/1 du fonds Élie Halévy, bibliothèque Lettres et sciences humaines (LSH) de l’École normale supérieure (ENS) Ulm.
[5] Seul le tome 4 de l’Histoire du peuple anglais au XIXe siècle : Le milieu du siècle (1841-1852) a été publié de façon posthume par Paul Vaucher en 1946.
[6] Ludovic Frobert, le premier, a découvert dans le fonds Halévy (Bibliothèque de l’ENS-Ulm) l’existence de leçons intégralement rédigées par Élie Halévy, à teneur philosophique et proto-marxistes, datant des années 1900, et s’était interrogé sur leur non-publication et/ou leur occultation dans l’édition Gallimard de 1948 [« Le jeune Élie Halévy et Karl Marx », Mil neuf cent, n° 17, 1999, p. 45-65 ; « Elie Halévy's First Lectures on the History of European Socialism », Journal of the History of Ideas, 68-2, April 2007, p. 329-353]. Michele Battini a livré la première étude précise sur la réutilisation sauvage de ces conférences rédigées intégrées avec des coupes et des inversions d’ordre d’exposition, dans l’édition Gallimard de 1948 et s’est livré à une interprétation des intentions des éditeurs [Michele Battini, Utopia e tirannide. Scavi nell’archivio Halévy, Bollati Boringhieri, 2011, chapitre 2 : « Élie Halévy e la storia del socialisme europeo. Le disavventure di un libro postumo », p. 36-88]. Marie Scot a mis en évidence l’existence d’une autre source non référencée (un polycopié portant sur l’histoire du socialisme anglais publié en 1932) ; elle a confronté le texte Gallimard de référence aux trois sources principales identifiées (les cahiers d’étudiants, les conférences rédigées de 1900 et le polycopié de 1932) et reconstitué le processus de sélection et de composition du texte final et tenté une analyse de ses effets [Marie Scot, « Élie Halévy et l’Histoire du socialisme européen. Une histoire comparée et en longue durée des théories et des expériences socialistes », dans Élie Halévy, Histoire du socialisme européen, Paris, Les Belles Lettres, 2016, p. 1-15, 27-36, 369-371 et 463-64].
[7] Note de l’éditeur dans Élie Halévy, Histoire du socialisme européen, Paris, Gallimard, 1974, « Introduction à la deuxième édition », p. 29 : « Alors que la grande étude d’ensemble, par Élie Halévy, des doctrines socialistes et des mouvements ouvriers garde tout son intérêt, de nombreux travaux ont été consacrés à cette période depuis notre précédente édition (1948) et ont bénéficié d’une abondante documentation qu’Élie Halévy n’avait pu connaître, notamment en ce qui concerne l’Italie fasciste et l’Allemagne hitlérienne. De plus, ses observations ont été interrompues par sa mort en 1937, et les conséquences, pour les différents pays engagés, de cette guerre, que, certes, il savait imminente, n’étaient guère prévisibles alors ; et elles limitent l’intérêt d’une étude politique et sociale interrompue à cette époque. »
[8] Bibliothèque de l’ENS-Ulm, Fonds Élie Halévy, Carton 2-3, chemise « La question sociale aux États-Unis et l’expérience Roosevelt, 16/03/1934 et 27/03/1936 ». Nous remercions Jean-Luc Parodi, mandataire du fonds Élie Halévy, d’avoir autorisé cette publication, ainsi que Sandrine Iraci, responsable du fonds à la bibliothèque LSH de l’ENS Ulm, de nous en avoir grandement facilité l’accès.
[9] Voir par exemple la collection « Audiographie » des éditions de l’EHESS qui met à disposition « interventions publiques, conférences de presse, cours magistraux, témoignages, dialogues, entretiens radiophoniques ou télévisés… lieux méconnus de production du savoir des sciences humaines » : http://editions.ehess.fr/collections/audiographie/, consulté le 20/03/2017.
[10] Bibliothèque de Lettres et Sciences Humaines de l’ENS Ulm, Fonds Élie Halévy, carton 8. Jacques Lang, né en 1917, est étudiant à l’École libre des sciences politiques en 1934-1937 et diplômé de la section Finances publiques. Il entame une carrière au sein du Conseil d’État.
[11] Bibliothèque de Lettres et sciences humaines de l’ENS-Ulm, Fonds Élie Halévy, carton 2-3.
[12] Bibliothèque LSH de l’ENS Ulm, Fonds Halévy, cartons 6/1 et 11/1 et carton 2/3 pour la bibliographie « technocratie ».
Agrégée et docteure en histoire, Marie Scot est PRAG à l’IEP de Paris et chercheuse au Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP). Ses recherches portent sur l’histoire des sciences et des institutions scientifiques en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis (La London School of Economics and Political Science. Internationalisation universitaire et circulation des savoirs en sciences sociales 1895-2000, PUF, Paris, 2011 ; La London School of Economics and Political Science et le Welfare State, Science et politique en Grande-Bretagne, 1940-1979, Paris, L’Harmattan, 2005), ainsi que sur l’histoire intellectuelle et des idées politiques. Elle édite, avec Vincent Duclert, les œuvres complètes d’Élie Halévy, aux Belles Lettres (Correspondance et écrits de guerre 1914-1919, 2016 ; L’ère des tyrannies, 2016 ; Histoire du socialisme européen, 2016).