Établie en 1831 au cœur de Greenwich Village par Albert Galatin, le secrétaire du Trésor de Thomas Jefferson, New York University est la plus grande université privée des États-Unis.
Le département d’histoire coiffe une douzaine de spécialités parmi lesquelles « le monde atlantique », le genre et les femmes, l’Europe contemporaine. La liste des cours dispensés en licence, comme en master et doctorat, donnera la mesure de cette large ouverture sur le monde et sur les problématiques actuelles des historiens américains.
L’historien de l’éducation et de l’urbanisme Paul Mattingly et l’historien de la classe ouvrière américaine Daniel Walkowitz ont lancé en 1981 un programme de Public History, pratique largement méconnue en France que l’on se risquera à traduire par « histoire participante ». Il s’agit de « l’histoire vue, entendue, lue, et interprétée par un auditoire populaire », le plus souvent oublié de l’Histoire. En recourant à des méthodes alternatives d’enseignement et d’apprentissage de l’histoire (histoire orale, photographie, film documentaire, performance théâtrale, expositions, récits de vie improvisés), la public history vise à étendre sa sphère de réception au-delà des cercles académiques. La public history est une histoire qui appartient au public dans la mesure où les public historians sont amenés à confronter l’histoire savante (history) aux histoires (stories) énoncées par l’auditoire. Pour un bilan de ce programme, on se reportera à Rachel Bernstein et Paul Mattingly, « The Pedagogy of Public History », Journal of American Ethnic History, 1998, vol. 18, n°1, pp. 77-92. Le musée historique virtuel de la ville d’Elisabeth dans le New Jersey permet de découvrir l’histoire ordinaire d’Américains ordinaires et les efforts réalisés par tout un chacun pour s’approprier cette nouvelle histoire urbaine.
Comme de coutume outre-Atlantique, la recherche en histoire contemporaine est répartie entre divers centres.
Le Centre pour les médias, la culture et l’histoire est le résultat d’une collaboration entre le programme d’études africaines et les départements d’anthropologie, d’études cinématographiques, de littérature comparée, d’histoire, d’études religieuses. Son objet principal est d’analyser le rôle que jouent le cinéma, la télévision, la vidéo et les médias globaux dans les constructions identitaires, les perceptions de l’histoire et de la culture.
Associé avec Columbia University, le Centre pour les études européennes et méditerranéennes publie une lettre électronique mensuelle dénommée « NYC – Europe. New York Consortium for European Studies ». Politistes et historiens y cohabitent gaiement. Dans la livraison du mois d’octobre 2007, on trouve par exemple le compte rendu du colloque international sur la crise de Suez organisé à Paris en novembre 2006 par le Service historique du ministère de la Défense.
À la croisée de plusieurs disciplines, l’Institut des études françaises dirigé par Edward Berenson couvre les XIXe et XXe siècles. De nombreux universitaires français sont invités chaque année à délivrer des cours d’une durée semestrielle (Dominique Kalifa, Pascal Ory, Fabrice Virgili en 2007) ou à prononcer des conférences (les historiens Vincent Duclert et Marc-Olivier Baruch, les sociologues Gisèle Sapiro et Laurent Mucchielli pour le seul mois d’octobre 2007).
Ils enseignent l’histoire de la France et de l’Europe contemporaine à NYU :
Patrick Clastres